La présence d'une clause "Molière" dans le règlement de consultation d'un marché public doit entraîner la suspension de l'exécution de ce marché. Telle est la solution d'un arrêt rendu le 13 mars 2018 par la cour administrative d'appel de Paris (CAA Paris, 13 mars 2018, n° 17PA03641
N° Lexbase : A8333XGQ, annulant TA Paris, 15 novembre 2017, n° 1715915
N° Lexbase : A9078XGC).
Le moyen tiré de la contrariété des dispositions de l'article 8.5 du règlement de la consultation, intitulé : "
Langue et rédaction de propositions et d'exécution des prestations", selon lesquelles "
la langue de travail pour les opérations préalables à l'attribution du marché et pour son exécution est le français exclusivement", avec les libertés fondamentales garanties par le TFUE, est de nature, en l'état de l'instruction, à créer un doute sérieux sur la validité du contrat.
Le préfet de la région d'Ile-de-France est donc fondé à demander la suspension de l'exécution du marché, laquelle ne peut, compte tenu des possibilités, non sérieusement contestées, de prolongation du contrat de l'exploitant actuel qui arrive à échéance le 31 mars 2018, être regardée comme portant une atteinte excessive à l'intérêt général (cf. l’Ouvrage "Marchés publics"
N° Lexbase : E7154E9T).
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