La lettre juridique n°733 du 8 mars 2018 : Bancaire/Sûretés

[Brèves] Ordre de juridiction compétent pour connaître de contestations se rapportant à la vente aux enchères d'un bien remis en gage auprès d'une caisse de crédit municipal en contrepartie de l'octroi d'un prêt

Réf. : T. confl., 12 février 2018, n° 4108 (N° Lexbase : A1469XE7)

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N2934BXX

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[Brèves] Ordre de juridiction compétent pour connaître de contestations se rapportant à la vente aux enchères d'un bien remis en gage auprès d'une caisse de crédit municipal en contrepartie de l'octroi d'un prêt. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/45065571-breves-ordre-de-juridiction-competent-pour-connaitre-de-contestations-se-rapportant-a-la-vente-aux-e
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par Vincent Téchené

le 08 Mars 2018

Si les caisses de crédit municipal ont reçu de la loi la mission de combattre l'usure par l'octroi de prêts sur gages corporels dont elles ont le monopole et d'assurer ainsi, sous le contrôle des communes, un service public à caractère administratif, à vocation principalement sociale et locale, la mise en vente aux enchères publiques des biens remis en gage ne participe pas à l'accomplissement de cette mission de service public de prêts sur gages corporels. Une telle vente par la voie d'enchères publiques constitue un contrat de droit privé et les contestations qui s'y rapportent relèvent de la compétence de la juridiction judiciaire. Tel est le sens d'une décision du Tribunal des conflits du 12 février 2018 (T. confl., 12 février 2018, n° 4108 N° Lexbase : A1469XE7).

Dans cette affaire, une caisse de crédit municipal a consenti un prêt d'un montant de 1 400 000 euros pour une durée de douze mois, après la remise en gage d'une statue en bronze de Bacchus, présentée comme étant une pièce exceptionnelle d'art hellénistique datant du 1er siècle avant J.C., dont la valeur avait été estimée par un expert du GIE des commissaires-priseurs appréciateurs de la caisse, entre 3 000 000 et 3 500 000 euros et qui avait été prisée à 3 000 000 d'euros. Le débiteur a sollicité la vente du bien remis en gage avant le terme du prêt. Lors d'une vente aux enchères la statue a été acquise pour un prix de 1 800 000 euros, augmenté de frais de vente. Toutefois, au vu d'expertises faites après la vente mettant en doute l'authenticité de la statue, l'acquéreur a, notamment, assigné devant le TGI de Paris la Caisse de crédit municipal et le GIE des commissaires-priseurs appréciateurs, le débiteur ayant été assigné en intervention forcée. C'est dans ce contexte que la Cour de cassation (Cass. civ. 1, 4 octobre 2017, n° 16-13.656, FS-D N° Lexbase : A1910WUB) a renvoyé au Tribunal des conflits le soin de décider sur la question de compétence. Elle estimait, en effet, que la question de l'ordre de juridiction compétent pour connaître d'une action en responsabilité et en restitution du prix exercée par l'adjudicataire d'un bien acquis lors d'une vente aux enchères organisée par une caisse de crédit municipal à l'encontre de cette même caisse et du groupement d'intérêt économique des commissaires-priseurs appréciateurs soulevait une difficulté sérieuse.

Enonçant la solution précitée, le Tribunal tranche donc en faveur de la juridiction judiciaire (cf. l’Ouvrage "Droit des sûretés" N° Lexbase : E8561EPR).

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