Le 20 janvier 2014, l'OCDE a présenté un
rapport dénommé "Amérique latine : statistiques des recettes publiques 1990-2012 (troisième édition)". Rédigé conjointement par le Centre interaméricain des administrations fiscales (CIAT), la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC) et l'OCDE, ce rapport a été présenté à l'occasion du 26ème séminaire régional sur la politique budgétaire, organisé au siège de la CEPALC à Santiago, Chili. Après une forte croissance au cours des vingt dernières années, les impôts généraux sur la consommation (essentiellement la TVA et les taxes sur le chiffre d'affaires) représentaient 33,8 % des recettes fiscales dans les pays d'Amérique latine en 2011 (contre 20,3 % dans les pays de l'OCDE). La part des impôts spécifiques sur la consommation (comme les droits d'accise et les taxes sur les échanges internationaux) a baissé pour atteindre 17,7 % (contre 10,7 % dans la zone de l'OCDE). Les impôts sur le revenu des personnes physiques et sur les bénéfices des sociétés ont représenté en moyenne 25,4 % des recettes dans les pays d'Amérique latine en 2011, contre 16,9 % pour les cotisations de Sécurité sociale (dans les pays de l'OCDE, les chiffres sont respectivement de 33,5 % et 26,2 %). Globalement, les recettes fiscales rapportées au PIB se sont sensiblement accrues dans les pays d'Amérique latine et des Caraïbes au cours des deux dernières décennies, puisqu'elles ont représenté 20,7 % du PIB en 2012 contre 13,9 % en 1990. Ce chiffre reste cependant inférieur de 14 points de pourcentage à la moyenne de l'OCDE, s'établissant à 34,6 %. Il existe de grandes disparités entre les pays de ce continent : l'Argentine (37,3 %) et le Brésil (36,3 %) affichent des chiffres, pour les recettes fiscales rapportées au PIB, supérieurs à la moyenne de l'OCDE, contrairement au Guatemala (12,3 %) et à la République dominicaine (13,5 %). Un chapitre spécial du rapport décrit les évolutions déterminantes pour les recettes tirées des ressources naturelles non renouvelables dans l'ensemble de l'Amérique latine. L'expansion de la demande mondiale de matières premières, émanant notamment des grands marchés émergents, a provoqué une flambée des prix et une hausse des recettes budgétaires liées à ces ressources. Ces dernières connaissent depuis 2000 des fluctuations d'une amplitude environ trois fois supérieure à celles de la croissance globale des recettes fiscales rapportées au PIB. Toutefois, les recettes budgétaires provenant des ressources naturelles non renouvelables demeurent très importantes en pourcentage des recettes totales, représentant plus de 30 % des recettes totales en Bolivie, en Equateur, au Mexique et au Venezuela. Ces pays sont par conséquent exposés à des risques plus élevés inhérents à la dynamique du marché mondial.
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