Le Quotidien du 13 février 2020 : Environnement

[Brèves] Obligation de soumission à la réglementation relative aux OGM de certains organismes obtenus par certaines techniques de mutagénèse

Réf. : CE 3° et 8° ch.-r., 7 février 2020, n° 388649, publié au recueil Lebon (N° Lexbase : A74823DH)

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[Brèves] Obligation de soumission à la réglementation relative aux OGM de certains organismes obtenus par certaines techniques de mutagénèse. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/56607941-breves-obligation-de-soumission-a-la-reglementation-relative-aux-ogm-de-certains-organismes-obtenus-
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par Yann Le Foll

le 12 Février 2020

► Les organismes obtenus par certaines techniques de mutagénèse doivent être soumis à la réglementation relative aux organismes génétiquement modifiés (OGM).

Telle est la solution d’une décision rendue par le Conseil d’Etat le 7 février 2020 (CE 3° et 8° ch.-r., 7 février 2020, n° 388649, publié au recueil Lebon N° Lexbase : A74823DH).

Rappel. En vertu de la Directive 2001/18/CE du 12 mars 2001, relative à la dissémination volontaire d’organismes génétiquement modifiés dans l’environnement (N° Lexbase : L8079AUR), les OGM sont soumis à des procédures d’évaluation des risques et d’autorisation préalables à toute mise sur le marché ou dissémination dans l’environnement et à des obligations d’information du public, d’étiquetage et de suivi.

Cette Directive a été transposée en droit français dans le Code de l’environnement (C. env., art. L. 531-1 N° Lexbase : L8922IAP et D. 531-2 N° Lexbase : L1666H34), lequel ciblait jusqu’à présent les organismes obtenus par transgénèse, en excluant du champ de la réglementation OGM l’ensemble des organismes obtenus par mutagenèse.

Neuf associations et syndicats avaient demandé au Premier ministre de soumettre les organismes obtenus par mutagénèse à la règlementation des OGM et de prononcer un moratoire sur l’utilisation en France des variétés de plantes rendues tolérantes aux herbicides (VRTH) obtenues par mutagénèse. A la suite du refus de Premier ministre, ils ont saisi le Conseil d’État.

Décision. Adoptant la même position que la CJUE (CJUE, 25 juillet 2018, aff. C-528/16 N° Lexbase : A2972XYQ), le Conseil d’Etat juge que les organismes obtenus au moyen des techniques de mutagenèse qui sont apparues ou se sont principalement développées depuis l’adoption de la Directive de 2001 doivent être soumis aux obligations imposées aux OGM par cette Directive. Il précise que tel est le cas non seulement de la mutagénèse dirigée mais aussi de la mutagénèse aléatoire in vitro, utilisées notamment pour rendre tolérantes aux herbicides des plantes comme le tournesol ou le colza. En revanche, les variétés obtenues au moyen de techniques plus anciennes, dont la sécurité est avérée depuis longtemps, ne sont pas soumises à ces obligations.

La Haute juridiction donne six mois au Gouvernement pour modifier en ce sens l’article D. 531-2 du Code de l’environnement, qui transpose la Directive européenne.

Le Gouvernement devra également identifier, dans un délai de neuf mois, les variétés de plantes agricoles obtenues par mutagenèse qui ont été inscrites au catalogue officiel des plantes cultivées sans avoir fait l’objet de la procédure d’évaluation des risques applicable aux OGM, alors qu’elles auraient dû y être soumises du fait de la technique utilisée pour les obtenir. Cela pourra amener en pratique à retirer les variétés concernées du catalogue et à en suspendre la culture.

Le Conseil d’Etat a, par ailleurs, estimé qu’en vertu du principe de précaution, le Premier ministre ne pouvait refuser de prendre des mesures de prévention pour l’utilisation de variétés de plantes rendues tolérantes aux herbicides.

Afin de prévenir ces risques, la Haute juridiction demande au Gouvernement de prendre, dans un délai de six mois, les mesures nécessaires à la mise en œuvre des recommandations formulées par l’ANSES en 2019, en matière d’évaluation des risques liés aux VRTH, ou de prendre toute autre mesure équivalente permettant de répondre aux observations de l’agence sur les lacunes des données actuellement disponibles. 

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