Dès lors que le refus de renouvellement met fin au bail et permet au bailleur, en vertu d'une clause du bail, d'accéder aux constructions sans indemnité, le preneur est évincé d'un terrain sans bâtiment et le coût du nouveau bâtiment que le preneur a dû construire pour exercer son activité ne peut donner droit à une indemnisation dans le cadre de l'indemnité d'éviction. Tel est l'enseignement d'un arrêt de la Cour de cassation du 21 mai 2014 (Cass. civ. 3, 21 mai 2014, n° 13-10.257, FS-P+B
N° Lexbase : A4944MM3). En l'espèce, avait été consenti un bail commercial portant sur un terrain sur lequel le preneur s'engageait à construire un bâtiment devant accéder au bailleur sans indemnité en fin de jouissance. Le bailleur avait refusé la demande de renouvellement de ce bail sans offrir d'indemnité d'éviction. Le preneur avait assigné en paiement de cette indemnité. Les juges du fond avaient fixé l'indemnité d'éviction en retenant que le preneur avait pu transférer son fonds mais qu'il avait dû construire un nouveau bâtiment pour exercer son activité dont le coût donnait droit à indemnisation. Cette décision est censurée (CA Aix-en-Provence, 5 octobre 2012, n° 10/13730
N° Lexbase : A9431ITH). La Cour de cassation précise, en effet, que dès lors que le refus de renouvellement avait mis fin au bail et permis au bailleur d'accéder aux constructions sans indemnité, il en résultait que le preneur avait été évincé d'un terrain sans bâtiment (cf. l’Ouvrage "baux commerciaux"
N° Lexbase : E6529AEK).
© Reproduction interdite, sauf autorisation écrite préalable