Le Quotidien du 30 janvier 2023 : Responsabilité administrative

[Brèves] Suicide imprévisible en garde à vue : pas d’engagement de la responsabilité de l’État

Réf. : Cass. civ. 1, 18 janvier 2023, n° 21-20.029, FS-B N° Lexbase : A605388P

Lecture: 2 min

N4100BZU

Citer l'article

Créer un lien vers ce contenu

[Brèves] Suicide imprévisible en garde à vue : pas d’engagement de la responsabilité de l’État. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/92519742-breves-suicide-imprevisible-en-garde-a-vue-pas-dengagement-de-la-responsabilite-de-letat
Copier

par Yann Le Foll

le 21 Mars 2023

► Le suicide imprévisible d’une personne dans sa cellule de garde à vue n’est pas susceptible d’engager la responsabilité de l’État.

Faits. Alors qu'il était placé en garde à vue dans les locaux d'un commissariat de police, un homme s'est pendu dans sa cellule au moyen d'une bande de tissu qu'il avait découpée sur son matelas et nouée à travers deux trous creusés dans le mur. Après avoir été hospitalisé, il est décédé le 8 juillet 2009. Une information judiciaire ouverte du chef d'homicide involontaire a été clôturée par une ordonnance de non-lieu.

En cause d’appel. La cour d'appel a retenu, au vu des éléments de fait et de preuve qui lui étaient soumis, d'une part, que rien ne permettait d'identifier une fragilité particulière de l’intéressé et de supposer un passage à l'acte en dépit d'un incident lié au retrait du cordon de son pantalon de survêtement, d'autre part, que les services de police avaient pris des précautions adaptées aux éléments portés à leur connaissance pour prévenir tout geste suicidaire en procédant au retrait du cordon et en regardant régulièrement les images de la vidéo-surveillance, même si celle-ci permettait seulement de visualiser, avec une image floue, les déplacements en cellule.

Elle a enfin retenu que, si les murs de la cellule présentaient des trous, le mode opératoire choisi était difficilement prévisible, alors que la fabrication du dispositif de pendaison et l'exécution du geste fatal étaient intervenus dans un court laps de temps.

Décision CCass. Sans méconnaître les dispositions de l'article 2 de la Convention de sauvegarde des droits de l'Homme et des libertés fondamentales N° Lexbase : L4753AQ4, la cour d'appel a pu en déduire qu'une faute lourde n'était pas caractérisée, justifiant ainsi légalement sa décision.

Rappel. Le suicide d'un détenu schizophrène n'implique pas nécessairement la mise en jeu de la responsabilité de l'administration pénitentiaire (CEDH, 8 octobre 2015, Req. 32432/13, SELLAL N° Lexbase : A7911NSS).

Pour aller plus loin : v. ÉTUDE : La responsabilité administrative pour faute, Le service public de la police, in Droit de la responsabilité administrative, (dir. P. Tifine), Lexbase N° Lexbase : E4478X3A.

newsid:484100

Cookies juridiques

Considérant en premier lieu que le site requiert le consentement de l'utilisateur pour l'usage des cookies; Considérant en second lieu qu'une navigation sans cookies, c'est comme naviguer sans boussole; Considérant enfin que lesdits cookies n'ont d'autre utilité que l'optimisation de votre expérience en ligne; Par ces motifs, la Cour vous invite à les autoriser pour votre propre confort en ligne.

En savoir plus