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par Anne-Laure Blouet Patin, Rédactrice en chef du pôle Presse
le 27 Mars 2014
En l'espèce, le Conseil d'Etat était saisi de la régularité d'un décret datant du 1er août 2006 relatif à la délimitation du champ d'application de la protection octroyée aux grands lacs de Montagne situés dans la région d'Annecy. La commune considérait que ce décret méconnaissait le principe de participation du public consacré, notamment, par l'article 7 de la Charte de l'environnement. Le Haut Conseil annule le décret pour incompétence. Sur le fond, et selon cet article, seul le législateur est compétent pour préciser les "conditions et limites" du droit de participation du public. Le décret, en intervenant dans ce domaine, a donc empiété sur le domaine de la loi. Ce faisant, les juges du Palais Royal consacrent le renforcement du Parlement voulu par la Charte en matière de d'environnement. En effet, l'article 34 de la Constitution prévoit, dans la rédaction que lui a donnée la loi constitutionnelle du 1er mars 2005, que la loi détermine les principes fondamentaux, entre autres, de la préservation de l'environnement. Ainsi, la décision implique que, désormais, les lois concernées devront prévoir tous les dispositifs qui devront répondre aux principes de cette même Charte, sans pouvoir s'en remettre à des décrets d'application. Pour faire le point sur cet arrêt et ses conséquences, Lexbase Hebdo - édition publique vous propose de lire le commentaire de Yann Le Foll, rédacteur en chef. Mais l'actualité en la matière ne s'arrête pas là. En effet, a été présenté en Conseil des ministres, le 26 septembre 2008, le projet de loi de finances pour 2009, texte riche de mesures fiscales liées à l'environnement. Ainsi, afin de mettre en oeuvre les décisions issues du "Grenelle de l'environnement" -la loi de programme étant actuellement débattue devant le Parlement-, le projet de loi de finances accorde des moyens importants sur le plan budgétaire (1,2 milliard d'euros sur la période 2009-2011 dont 0,5 milliard d'euros de crédits supplémentaires spécifiquement affectés aux priorités du Grenelle) et fiscal (notamment avec la mise en place d'un prêt à taux zéro pour financer les travaux de rénovation thermique dans les logements). Et, cette semaine, le Cabinet Savin Martinet Associés revient, à travers son Bulletin d'actualités, sur ces mesures fiscales ambitieuses liées à l'environnement, mesures dont le ministère de l'Ecologie, de l'Energie, du Développement durable et de l'Aménagement du territoire parle comme d'une "première étape vers l'intégration des problématiques environnementales dans notre système fiscal", et au titre desquelles l'on peut citer celles qui tendent à inciter les ménages à se porter acquéreurs de logements très en avance sur la réglementation thermique, celles qui visent à améliorer la performance énergétique des logements anciens, ou, entre autres, celles qui souhaitent inciter les exploitants agricoles à augmenter les surfaces consacrées à l'agriculture biologique.
(1) En 1917, dans ses conclusions sur l'arrêt "Baldy", le commissaire du Gouvernement Corneille affirmait que "la Déclaration des droits de l'Homme est, implicitement ou explicitement, au frontispice des constitutions républicaines".
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