Dans un arrêt rendu le 4 septembre 2014, la CJUE condamne une nouvelle fois la France en raison d'une mise en oeuvre insuffisante de la Directive 91/676/CEE du 12 décembre 1991, concernant la protection des eaux contre la pollution par les nitrates à partir de sources agricoles (
N° Lexbase : L7579AUA), à la suite de poursuites engagées en 2012 par la Commission européenne (CJUE, 4 septembre 2014, aff. C-237/12
N° Lexbase : A9575MU8, voir déjà CJCE, 8 mars 2001, aff. C-266/99
N° Lexbase : A0240AWS, CJUE, 13 juin 2013, aff. C-193/12
N° Lexbase : A4715KGQ et lire
N° Lexbase : N7707BTM). Pour ce faire, la Cour de Luxembourg estime, notamment, que les périodes d'interdiction d'épandage des fertilisants prévues par la réglementation française sont soit insuffisantes, soit même inexistantes concernant certaines cultures. En outre, jusqu'au 1er juillet 2016, le calcul des capacités de stockage pourra toujours tenir compte d'un calendrier d'interdiction d'épandage non conforme aux exigences de ladite Directive. Par ailleurs, cette réglementation ne veille pas à ce que les agriculteurs et les autorités de contrôle soient en mesure de calculer correctement la quantité d'azote pouvant être épandue afin de garantir l'équilibre de la fertilisation. En ce qui concerne la volaille, les valeurs de rejet d'azote sont fixées sur la base d'un coefficient de volatilisation erroné de 60 %. Enfin, ladite réglementation ne comporte pas de critères clairs, précis et objectifs, conformément aux exigences du principe de sécurité juridique, concernant les conditions d'épandage de fertilisants sur les sols en forte pente. L'amende forfaitaire et les astreintes journalières pourraient atteindre plusieurs dizaines de millions d'euros. Actuellement, près de 19 000 communes françaises sont considérées comme des zones vulnérables aux nitrates.
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