La promesse faite, devant les services de police, par le gérant d'un concessionnaire automobile à l'acquéreur d'un véhicule n'ayant jamais été livré, de dédommager personnellement ce client, est constitutive d'une obligation naturelle devant recevoir exécution ; c'est ce que retient la première chambre civile de la Cour de cassation, dans un arrêt rendu le 17 octobre 2012 (Cass. civ. 1, 17 octobre 2012, n° 11-20.124, FS-P+B
N° Lexbase : A7289IUI). En l'espèce, M. T., ayant acquis auprès de la société W., un véhicule automobile qui ne lui avait pas été livré, a assigné son gérant, M. A., à titre personnel, en paiement de dommages-intérêts, invoquant l'obligation naturelle de le dédommager. Pour rejeter sa demande, la cour d'appel avait retenu que M. T. disposait d'une créance à l'égard non pas de M. A. mais de la société W. et que le seul engagement pris verbalement par M. A. à l'occasion de son audition par les services de police de "
dédommager personnellement [le plaignant]
le plus rapidement possible", non suivi d'un commencement d'exécution, ne constituait pas une obligation naturelle dont M. A. se serait reconnu débiteur. A tort, selon la Cour de cassation, qui retient que de tels motifs étaient impropres à écarter l'existence d'une obligation naturelle, et casse ainsi l'arrêt au visa de l'article 1134 du Code civil (
N° Lexbase : L1234ABC), pour défaut de base légale.
© Reproduction interdite, sauf autorisation écrite préalable