Réf. : Cass. QPC, 5 avril 2023, n° 23-40.001, F-D N° Lexbase : A63059NT
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par Maxime Loriot, Notaire Stagiaire - Doctorant en droit international privé à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
le 05 Mai 2023
► Par un arrêt rendu le 5 avril 2023, la Cour de cassation a transmis au Conseil constitutionnel l’examen d’une question prioritaire de constitutionnalité relative à l’obligation pour l’héritier réservataire de déposer une déclaration de succession dans les six mois du décès en présence d’un légataire universel.
Rappel des faits
Procédure
Question de droit. La Cour de cassation était amenée à examiner le bien-fondé de la transmission de la question suivante au Conseil constitutionnel : Le paiement des droits de succession par les héritiers réservataires en concurrence avec un légataire universel avant l’enregistrement de la déclaration de succession, alors même que ceux-ci n’ont pas perçu la contre-valeur imposable, porte-t-il atteinte aux droits et libertés garantis par l’article 13 de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen ?
Solution
À cette question, la Cour de cassation a jugé que la question posée présente un caractère sérieux au regard de l’exigence de prise en compte des facultés contributives telle qu’elle résulte de l’article 13 de la Déclaration des droits de l’Homme.
Cette exigence qui découle du principe d’égalité devant les charges publiques implique qu’en principe, lorsque la perception d’un revenu ou d’une ressource est soumise à cette imposition, celle-ci doit être acquittée par celui qui dispose de ce revenu ou de cette ressource.
La Cour de cassation ajoute qu’en présence d’un légataire universel cumulant cette qualité avec celle d’héritier, l’héritier réservataire, qui ne dispose d’aucun droit réel sur les biens du défunt qui ne lui sont pas transmis, mais seulement d’une créance à l’égard du légataire universel, est tenu de déposer la déclaration de succession dans les 6 mois suivants le décès et de s’acquitter des droits de mutation à titre gratuit.
Ainsi, les héritiers réservataires sont assujettis au paiement de droits sur des sommes qu’il ne peut pas avoir perçues, et ce, pour des raisons indépendantes de leur volonté.
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