Le 3 juin 2013, le Fonds monétaire international (FMI) a rendu ses
conclusions concernant l'économie française. Un large pan de réflexion concerne le système fiscal français, jugé trop sévère et instable par l'organisation internationale. Ainsi, alors que le FMI estime que le PIB devrait croître de 0,8 point en 2014, il existe des risques de baisses qui seront dues à la fragilité des perspectives de croissance en Europe, liée aux restructurations des bilans privés et publics, et sur le plan intérieur à l'incertitude sur la politique fiscale qui pèse sur les décisions de dépenses des ménages et des entreprises. L'augmentation de la charge fiscale a diminué, chez les entreprises, les incitations à créer de la valeur ; elles ont donc baissé leurs marges bénéficiaires et ont plus de mal à se développer que leurs homologues en Europe. Dans ce contexte, et selon le FMI, le défi de politique général est de restaurer la compétitivité et de relancer la croissance par des politiques budgétaire, financière et structurelle qui se renforcent mutuellement. En particulier, il est conseillé à la France de s'appuyer sur les réformes entreprises (crédit d'impôt compétitivité emploi -CICE- et Accord national interprofessionnel -ANI-), afin de favoriser une utilisation plus productive des ressources en matière de capital et de capital humain, notamment par une concurrence accrue sur les marchés des biens et la poursuite de l'adaptation des institutions du marché du travail. Le CICE apporte une "bouffée d'air" bienvenue aux entreprises, pour qui la baisse des marges a constitué une contrainte. Il réduit considérablement le coût du travail (d'environ 3 % de la masse salariale totale), ce qui devrait permettre aux entreprises d'accroître leur compétitivité-prix sur les marchés internationaux et/ou de restaurer leur compétitivité par davantage d'investissement. Attention toutefois au fait que les bénéfices d'une telle réforme s'estomperont au fil du temps. Il est donc nécessaire que cette impulsion soit complétée par des gains en termes de productivité et de coûts générés par des réformes structurelles plus larges. Le FMI n'attend pas de la France une nouvelle augmentation des impôts. En réalité, selon lui, la consolidation budgétaire nécessaire pour rétablir la santé des finances publiques reste importante sur le moyen terme, mais les mesures devraient désormais être concentrées sur les dépenses. Pour finir, le Fonds déplore l'instabilité fiscale chronique de la France, soulignant le côté rassurant et encourageant de la prévisibilité de l'impôt.
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