Le Quotidien du 30 mars 2021 : Actes administratifs

[Brèves] Prise de position de l'ARJEL mettant en garde opérateurs de jeux et paris en ligne : acte de « droit souple » susceptible de faire l'objet d'un REP

Réf. : CE 5° et 6° ch.-r., 24 mars 2021, n° 431786, mentionné aux tables du recueil Lebon (N° Lexbase : A26144MR)

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N6970BYS

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[Brèves] Prise de position de l'ARJEL mettant en garde opérateurs de jeux et paris en ligne : acte de « droit souple » susceptible de faire l'objet d'un REP. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/66180427-breves-prise-de-position-de-larjel-mettant-en-garde-operateurs-de-jeux-et-paris-en-ligne-acte-de-dro
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par Yann Le Foll

le 29 Mars 2021

► Une prise de position de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), devenue Autorité nationale des jeux (ANJ), indiquant aux opérateurs de jeux et paris en ligne que leur méconnaissance des dispositions du Code de la consommation est susceptible de donner lieu à des poursuites, est un acte susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir.

Faits. Par la délibération attaquée du 18 avril 2019, le collège de l'autorité a indiqué, en particulier à l'intention des opérateurs de jeux et paris en ligne, que certaines dispositions du Code de la consommation, relatives notamment aux clauses abusives des contrats conclus entre un professionnel et un consommateur, ou aux pratiques commerciales déloyales, étaient susceptibles de s'appliquer à ces opérateurs et que, en cas de méconnaissance de ces dispositions, le collège pourrait poursuivre l'opérateur en question devant la commission des sanctions. L'association française du jeu en ligne demande l'annulation de cette décision.

Rappel. Les avis, recommandations, mises en garde et prises de position adoptés par les autorités de régulation dans l'exercice des missions dont elles sont investies, peuvent être déférés au juge de l'excès de pouvoir lorsqu'ils revêtent le caractère de dispositions générales et impératives ou lorsqu'ils énoncent des prescriptions individuelles dont ces autorités pourraient ultérieurement censurer la méconnaissance.

Ces actes peuvent également faire l'objet d'un tel recours lorsqu'ils sont de nature à produire des effets notables, notamment de nature économique, ou ont pour objet d'influer de manière significative sur les comportements des personnes auxquelles ils s'adressent (lire L’élargissement du champ des actes de droit souple pouvant donner lieu à recours contentieux - Questions à Thomas Hochmann, Professeur de droit public, Université de Reims Champagne-Ardenne, Lexbase Public, juillet 2020, n° 594 N° Lexbase : N4162BYS).

Dans ce dernier cas, il appartient au juge, saisi de moyens en ce sens, d'examiner les vices susceptibles d'affecter la légalité de ces actes en tenant compte de leur nature et de leurs caractéristiques, ainsi que du pouvoir d'appréciation dont dispose l'autorité de régulation.

Solution. Dès lors, eu égard à la portée de la délibération attaquée, la fin de non-recevoir soulevée par l'Autorité nationale des jeux, tirée de ce que cette délibération n'est pas susceptible de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir, doit être rejetée.

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