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par Anne-Laure Blouet Patin, Directrice de la rédaction
le 03 Février 2011
Jean-Luc Médina : Le barreau de Grenoble compte plus de 500 avocats, la moyenne d'âge est de 43 ans et le barreau comporte 52 % de femmes. La majorité des avocats grenoblois exerce en cabinet individuel dans tous les domaines du droit. La moitié des avocats du barreau de Grenoble ont moins de dix ans d'exercice. Ce barreau est jeune, dynamique et tourné vers l'avenir et la modernité. Il est aussi ancré dans des valeurs fortes : la défense des libertés publiques, et celle des sans voix. Il assume avec fierté ses obligations en matière d'aide juridictionnelle. Le barreau de Grenoble rayonne également en matière de droits de l'Homme. Durant la Seconde guerre mondiale, le barreau de Grenoble a été exemplaire. De nombreux avocats sont morts pour la France et pour défendre les idées de liberté, d'égalité et de fraternité. Le barreau de Grenoble s'inscrit dans cette tradition.
Les avocats du barreau de Grenoble interviennent également dans la rédaction d'actes et plus généralement en droit des affaires. Ils sont, dans ce domaine là, également à la pointe. Particuliers, entreprises, collectivités publiques et associations peuvent compter sur le concours de professionnels du droit qui présentent toutes les garanties de compétence et de responsabilité indispensable pour assurer les missions de conseils juridiques et de défense devant les juridictions.
Lexbase : Elu personnalité iséroise de l'année 2010, quel est votre parcours et qu'est ce qui vous a motivé à briguer le Bâtonnat ?
Jean-Luc Médina : J'ai adhéré à l'Union des jeunes avocats dès ma prestation de serment pour en devenir le président local en 1993 puis Président de la FNUJA dix ans plus tard en 2003 et enfin tête de liste de la FNUJA aux élections au CNB où notre liste est arrivée en tête des suffrages. J'ai donc été élu secrétaire du Bureau du CNB jusqu'en 2008. 18 ans de militantisme syndical en faveur des jeunes avocats et de la profession d'avocat m'ont poussé naturellement à me présenter au Bâtonnat en 2009.
Lexbase : Bâtonnier en exercice depuis le 1er janvier 2010, pouvez-vous nous dresser un bilan des actions accomplies et nous présenter les actions à venir ?
Jean-Luc Médina : J'ai souhaité renforcer l'attractivité de notre barreau et les compétences offertes au public. Nous sommes présents dans tous les domaines du droit et nous devons le faire savoir. La communication du barreau a donc été totalement repensée. Mais la communication ne suffit pas, le premier budget et notre dépense la plus lourde intervient désormais en matière de formation avec la mise en place du programme "formation excellence". Je souhaite que les avocats grenoblois interviennent dans tous les domaines du droit et soient les meilleurs. Nous devons investir massivement les nouvelles activités. Cela veut dire aussi que je serai intraitable sur le respect des obligations en matière de formation continue. Le barreau de Grenoble est également complètement connecté au RPVA avec des mesures très incitatives prises par le conseil de l'Ordre, nous n'avons pas perdu de temps en polémiques stériles sur ce sujet. Nous avons créé un institut des droits de l'Homme pour rayonner sur la cité et nous sommes sur le point de créer un institut de droit des affaires en partenariat avec la Faculté de droit de Grenoble pour que notre barreau d'affaires soit performant. Pour aider au développement du barreau d'affaires nous avons créé un magazine "City Juris" distribué à 20 000 exemplaires aux entreprises, artisans et commerçants et présent en kiosque. Enfin nos relations internationales et européennes ont été réactivées car nous ne vivons pas en vase clos et il faut s'ouvrir sur l'extérieur.
Lexbase : Un arrêt remarqué a été rendu le 15 novembre dernier concernant la fixation d'un montant minimum de rétrocession des honoraires par l'Ordre (CA Grenoble, 15 novembre 2010, n° 10/01390 N° Lexbase : A9728GI7). Quelles ont été vos motivations pour augmenter ce montant ? Quel regard portez-vous sur le statut de l'avocat collaborateur ? Vous semble-t-il en danger ?
Jean-Luc Médina : Ce fut la première mesure symbolique prise sous mon mandat par le conseil de l'Ordre au cours du premier conseil de l'Ordre public (ouvert aux avocats) de l'histoire de notre barreau. Nous avons augmenté de 30 % le minimum de rétrocession de la collaboration libérale. La logique est simple. Pour préparer l'avenir d'un barreau, il faut un jeune barreau motivé et compétent. Pour cela il faut tirer tout le barreau vers le haut. Les cabinets doivent mieux payer leurs collaborateurs, mieux les former, mieux les motiver, être plus performants, mieux facturer leurs prestations afin que nous entrions dans le cercle vertueux du succès. Je suis convaincu de l'efficacité de cette mesure. Elle est le résultat d'une conviction profonde acquise au cours de mon parcours syndical à l'UJA mais aussi de la connaissance de notre profession et de son environnement et des enjeux pour les vingt prochaines années. Le statut du collaborateur libéral n'est pas à mes yeux en danger. C'est un excellent tremplin pour l'avenir mais encore faut il en contenir les excès. C'est pourquoi le Bâtonnier qui a le pouvoir de régler les problèmes d'exercice professionnel doit être en vigilance permanente sur la question. A Grenoble, nous avons créé une charte de la collaboration libérale pour fixer un certain nombre de principes. Cette charte est adressée à tous les cabinets qui recrutent et je veille personnellement à l'équilibre fragile cabinet d'accueil-collaborateur.
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