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N3166BUS
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par Fabien Girard de Barros, Directeur de la publication
le 17 Juillet 2014
Du surgelé au réchauffé, il n'y a qu'un plat ; et c'est celui que mijotent, à intervalles estivaux réguliers, certains maires, lassés de laisser choir leur dernière parcelle d'autorité de police, que l'on avait cru pourtant abandonnée aux arrêtés anti-étendoirs Bitterois ou anti-déjections (canines), et qui font preuve d'une solitaire audace réglementaire qui n'est pas du goût de tous, loin s'en faut.
Ainsi, par conviction anti-communautariste, certains premiers magistrats de la cité adoptent, à Nice, un arrêté "anti-drapeaux étrangers", à Calais, un arrêté "anti-bivouac et anti-regroupement", ou encore un arrêté contre le port de signes religieux à "Wissous Plage". L'interdiction d'étendre son linge en pleine rue ou l'obligation de porter une blouse à l'école primaire pouvait faire sourire ; les contraventions à l'encontre des maîtres chiens, peu amènes à laisser la place nette, semblaient bien être une nécessité de salubrité publique ; la crainte de troubles de l'ordre public, la lutte contre l'insalubrité, amalgamée à la mendicité des migrants, ou encore l'application du principe de la laïcité à un établissement recevant du public, tout cela au nom du "vivre ensemble", n'auront pas convaincu les juges administratifs qui, suspendirent en référé, ces arrêtés mal enfournés, qui surfent avec l'illégalité républicaine alors qu'ils prétendent en défendre les valeurs. "Le mieux est l'ennemi du bien", dit le proverbe.
On pourrait, dès lors, facilement gloser sur ces "autocrates municipaux", que l'on aurait tôt fait de vouer aux gémonies "anti-droits de l'hommistes". Pourtant, si l'autorité municipale s'émeut, ici ou là, de préserver ce qu'elle nomme le "vivre ensemble", il faut y voir, même juridiquement mal appareillé, un attachement à l'unité de la communauté nationale et non une simple "salade niçoise". Après tout, dans "vivre ensemble", il y a "ensemble" : un idiome plutôt hospitalier, pour peu que la ville ne se transforme pas en "auberge espagnole".
La recette du "vivre ensemble" semble alors nécessiter des proportions justes, une exactitude pâtissière, aux saveurs multiples, mais pour une unicité de goût. Quant au "fait maison", tant revendiqué par ces mêmes défenseurs des valeurs culturelles françaises, ne consiste-t-il pas justement à tâtonner, à expérimenter risquant le plat indigeste, plus souvent que le trait culinaire de génie ?
Si seulement l'Etat ne se cantonnait pas à s'asseoir aux bonnes tables où il fait bon "vivre ensemble", pour partager sa recette de l'unité républicaine respectueuse de l'identité culturelle de tous, avec ces marmitons municipaux laissés à leur seule déroutante initiative pour toute cuisine réglementaire...
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