Répondant à la question posée par le Président de la République le 13 juillet 2012, le Conseil constitutionnel énonce, dans une décision rendue le 9 août 2012 (Cons. const., décision n° 2012-653 DC, du 9 août 2012
N° Lexbase : A4217IRM), que l'adoption du
Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l'Union économique et monétaire (TSCG) ne nécessite pas de révision de la Constitution, à condition, cependant, que sa mise en oeuvre soit effectuée
via une loi organique. L'article 3.1 du Traité impose que la situation budgétaire des administrations publiques des Etats soit en équilibre ou en excédent. Toutefois, les Sages relèvent que la France est déjà tenue à des règles de discipline budgétaire en vertu du
TFUE. Ces nouvelles règles de discipline budgétaire ne portent donc pas atteinte aux conditions essentielles d'exercice de la souveraineté nationale. Si la France fait le choix de faire prendre effet aux règles énoncées à l'article 3.1 au moyen de dispositions contraignantes et permanentes, l'autorisation de ratifier le Traité devra être précédée d'une révision de la Constitution. En revanche, si le respect de ces règles n'est pas garanti par des dispositions "contraignantes", comme le permet l'article 3.2 du Traité, les Etats devront déterminer eux-mêmes, aux fins de respecter leur engagement, les dispositions assurant que ces règles prennent effet. En France, des lois organiques fixent le cadre des lois de programmation relatives aux orientations pluriannuelles des finances publiques, des lois de finances et des lois de financement de la Sécurité sociale. Le législateur organique peut ainsi, pour que les règles énoncées à l'article 3.1 du Traité prennent effet, adopter des dispositions encadrant ces lois, relatives notamment à l'objectif de moyen terme, ainsi qu'à la trajectoire d'ajustement de la situation budgétaire des administrations publiques, au mécanisme de correction de cette dernière et aux institutions indépendantes intervenant tout au long du processus budgétaire. Dans ce cas, l'autorisation de ratifier le Traité ne devra pas être précédée d'une révision de la Constitution. Enfin, les Sages ont jugé qu'aucune des autres dispositions du texte ne contient de clause nouvelle contraignante qui s'ajouterait aux clauses contenues dans les Traités relatifs à l'Union européenne et serait contraire à la Constitution.
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