Par un arrêt du 23 janvier 2003 (CEDH, 23 janvier 2003, Req. 31520/96, Richen et Gaucher
N° Lexbase : A7013A4I), la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) condamne la France pour violation de l'article 6 § 1 de la CEDH (
N° Lexbase : L7558AIR ; procès équitable), en ce que des justiciables français, qui n'ont pu connaître le sens des conclusions de l'avocat général avant l'audience de la Cour de cassation, n'ont pu y répondre par une note en délibéré.
En effet, la Cour rappelle que le droit à une procédure contradictoire implique en principe le droit pour les parties à un procès de se voir communiquer et de discuter toute pièce ou observation présentée au juge, fût-ce par un magistrat indépendant, en vue d'influencer sa décision.
Or, en l'espèce, la Cour note que les requérants n'ont pu connaître le sens des conclusions de l'avocat général avant l'audience de la Cour de cassation et, partant, n'ont pu y répondre par une note en délibéré, alors même qu'ils ont le droit de déposer avant l'audience un mémoire signé par eux. Par ailleurs, la Cour relève que l'absence de demande d'une représentation par un avocat spécialisé n'implique pas pour autant une renonciation au bénéfice des garanties d'une procédure contradictoire. Au vu de ces constatations, la Cour affirme que, faute d'avoir offert aux requérants un examen équitable de leur cause devant la Cour de cassation dans le cadre d'un procès contradictoire, en assurant la communication du sens des conclusions de l'avocat général et en permettant d'y répondre par écrit, la France a violé l'article 6 § 1 de la CEDH.
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