Constituent une discrimination directement fondée sur l'orientation sexuelle les dispositions conventionnelles qui instaurent une différence de traitement écartant de leur bénéfice les couples pacsés de même sexe, les salariés qui concluaient un pacte civil de solidarité avec un partenaire de même sexe se trouvaient, avant l'entrée en vigueur de la loi n° 2013-404 du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe (
N° Lexbase : L7926IWH), dans une situation identique au regard des avantages en cause à celle des salariés contractant un mariage. Telle est la solution dégagée par la Chambre sociale de la Cour de cassation dans un arrêt rendu le 9 juillet 2014 (Cass. soc., 9 juillet 2014, n° 10-18.341, FS-P+B
N° Lexbase : A4139MUT).
En l'espèce, un salarié avait demandé à son employeur l'attribution de jours de congés et une prime accordés au personnel, en cas de mariage, par la Convention collective nationale applicable, à la suite de la conclusion, le 11 juillet 2007, d'un pacte civil de solidarité avec un partenaire de même sexe.
Par arrêt du 30 mars 2010, la cour d'appel (CA Poitiers, 30 mars 2010, n° 09/02604
N° Lexbase : A6581EUB) avait confirmé le jugement du conseil de prud'hommes qui l'avait débouté de cette demande. Pour rejeter la demande du salarié, la cour d'appel retenait que le pacte civil de solidarité se différencie du mariage par les formalités relatives à la célébration, à la possibilité d'être conclu par deux personnes physiques majeures de sexe différent ou de même sexe, par le mode de rupture, par les obligations réciproques en matière de droit patrimonial, de droit successoral, de droit de la filiation et que la différence de traitement entre conjoints mariés d'une part et partenaires d'un pacte civil de solidarité d'autre part en matière d'avantages rémunérés pour événements familiaux ne résulte ni de leur situation de famille, ni de leur orientation sexuelle mais d'une différence de statut résultant de leur état civil qui ne les placent pas dans une situation identique. Le salarié s'était alors pourvu en cassation.
La Haute juridiction casse l'arrêt d'appel. Elle précise que les salariés qui ont conclu un pacte civil de solidarité avec un partenaire de même sexe se trouvaient, avant l'entrée en vigueur de la loi du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, dans une situation identique au regard des avantages en cause à celle des salariés contractant un mariage, de sorte que les dispositions de la convention collective nationale litigieuses instauraient, dès lors, une discrimination directement fondée sur l'orientation sexuelle, ce dont il résultait que leur application devait être en l'espèce écartée (cf. l’Ouvrage "Droit du travail" N° Lexbase : E5347EXC).
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