Réf. : CE, 6e-5e ch. réunies, 29 novembre 2022, n° 464528 N° Lexbase : A23198WS
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N3601BZE
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par Helena Viana
le 15 Décembre 2022
► Le Conseil d’Etat décide de renvoyer les questions prioritaires de constitutionnalité relatives aux articles 397-2-1 et 55-1 du Code de procédure pénale et aux articles L. 413-16 et L. 413-17 du Code de la justice pénale des mineurs, tous introduits par la loi du 24 janvier 2022 relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure.
À l’occasion de la requête en excès de pouvoir tendant à l’annulation de la circulaire n° CRIM-2022-11/H2 du 28 mars 2022 N° Lexbase : L2383MCA de présentation des dispositions résultant de la loi n° 2022-52, du 24 janvier 2022, relative à la responsabilité pénale et à la sécurité intérieure N° Lexbase : L7812MAL, le Syndicat de la magistrature, le Syndicat des avocats de France et l'association Groupe d'information et de soutien des immigrés ont soulevé une question prioritaire de constitutionnalité (QPC).
Les requérants demandaient au Conseil d’ État de renvoyer les questions prioritaires de constitutionnalité concernant les articles suivants :
Après avoir déclaré applicables au litige les deux dispositions contestées et énoncé qu’elles n’ont pas déjà été déclarées conformes à la Constitution, le Conseil d’État examine leur caractère sérieux.
Concernant l’article 397-2-1 du Code de procédure pénale.
Critique. Les requérants reprochaient à la disposition en premier lieu de permettre le placement en détention provisoire d’un mineur en dehors des cas prévus par le Code de la justice pénale des mineurs et sans distinction du critère de gravité de l’infraction reprochée. En second lieu, ils dénonçaient l’absence d’intervention d’une juridiction spécialisée, pourtant nécessaire lorsqu’il s’agit de mineurs, et le défaut de garanties suffisantes encadrant cette procédure.
Droits fondamentaux invoqués. Ce faisant, la disposition méconnaîtrait :
Concernant l’article 55-1 du Code de procédure pénale et des articles L. 413-16 et L. 413-17 du Code de la justice pénale des mineurs.
Critique. Les requérants critiquaient ces dispositions, en ce qu’elles autorisaient le recours à la contrainte pour alimenter les fichiers automatisés et le TAJ sans que cela ne soit nécessaire à la manifestation de la vérité et sans distinction de la gravité et de la complexité des infractions en cause. De plus, ils reprochaient aux dispositions de ne pas prévoir l’assistance d’u avocat pour les personnes majeures et la simple information de l’avocat pour les personnes mineures. Enfin, ils dénonçaient l’absence de garanties suffisantes entourant les opérations de contrainte à l’encontre des mineurs « manifestement âgés d’au moins treize ans ».
Droits fondamentaux invoqués. Ce faisant, les requérants soutenaient que les dispositions méconnaissent :
Décision du Conseil d’État. Le Conseil d’État déclare que les moyens soulevés par les requérants soulèvent des questions présentant un caractère sérieux et décide de renvoyer les deux questions prioritaires de constitutionnalité au Conseil constitutionnel.
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