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le 18 Octobre 2012
Pascale Modelski : Ce thème constitue la synthèse d'un défi : maîtriser l'avenir et conserver les valeurs irréductibles de notre profession exercée en conformité avec une déontologie exigeante et nécessaire, ceci dans un monde socio-économique qui paraît souvent ne pas accepter des valeurs d'exception.
Ainsi, par exemple, la notion de transparence apparaît actuellement comme une exigence universelle, mais elle se heurte souvent aux fondements du secret professionnel.
Autre exemple, les professionnels que nous sommes, qui exerçaient à l'origine dans un contexte étranger aux nécessités économiques, doivent assumer une charge de gestion qui nous impose de valoriser financièrement notre activité.
Enfin la profession accède, à proportion de la multiplication des textes et de la régulation juridique de ses activités, à des domaines d'activité nouveaux parfaitement étrangers aux relations judiciaires nouées dans les Palais de justice.
Voici le défi qui se présente aux avocats.
Lexbase : Quel bilan pouvez-vous tirer de cette journée?
Pascale Modelski : Le Président Christian Charrière-Bournazel a demandé à ses deux Vice-présidentes, Paule Aboudaram et moi-même, d'organiser l'Assemblée générale extraordinaire 2012. C'est un travail de plusieurs semaines mené en collaboration avec l'ensemble des services du Conseil national des barreaux, c'est un travail d'équipe. Le succès revient donc à tous : plus de 800 participants, 102 barreaux représentés, un nombre de connexion sur le site du CNB extrêmement important avec une nouveauté cette année qui a consisté à transmettre, en très léger différé sur le site du Conseil national des barreaux, l'intégralité des travaux de cette journée.
Cette AGE fut l'occasion de recevoir Madame Christiane Taubira, ministre de la Justice, Garde des Sceaux, qui pour la première fois s'exprimait devant les avocats et dont l'intervention était attendue.
Lexbase : Sur le fond, quels seront les prochains axes de travail du Conseil national des barreaux ?
Pascale Modelski : La profession d'avocat est en mutation avec une crise économique qui a touché près de la moitié des avocats et qui est toujours d'actualité pour un tiers d'entre eux avec comme principales menaces la concurrence interprofessionnelle et l'exigence économique.
Dans ce contexte, une opportunité majeure se présente : l'activité de conseil avec de nouvelles pratiques qui vont pour certaines encore se développer.
Les avocats se tournent vers de nouveaux métiers repoussant ainsi les limites de leur terrain professionnel.
Pour cela, ils s'appuient sur de nouveaux outils tels que l'acte d'avocat, la procédure participative, la communication électronique et le RPVA.
L'avocat doit être en mesure, sur le territoire national, dans l'Union européenne et plus largement dans le monde entier où ses clients travaillent et évoluent, d'apporter sa présence et sa compétence.
Le Conseil national des barreaux doit oeuvrer dans cette voie et faire en sorte que la profession d'avocat évolue pour apporter le service indispensable que le monde du droit, qui envahit tous les aspects de l'exercice professionnel, personnel et économique, exige.
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