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N3367BTU
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par Fabien Girard de Barros, Directeur de la publication
le 27 Mars 2014
Insatisfaisant, trop lent, dépassé, en sous-effectif, ses carences sont, sans cesse, et notamment à chaque discussion budgétaire incurative, relevées. Tantôt montré du doigt pour incarcérations arbitraires -c'est-à-dire sans jugement préalable-, tantôt voué aux gémonies pour avoir relâché un récidiviste, alors que l'enfermement perpétuel n'existe pas, taxé d'inefficacité quand 100 000 peines de prison seraient en souffrance, Justice a eu un "léger coup de fatigue", nous livre un communiqué de presse des plus pudiques.
Il faut dire, aussi, qu'une nouvelle pression psychologique vient dernièrement d'atteindre ce grand corps malade. Voilà que Justice se retrouve, si ce n'est sous contrôle de la Chancellerie, malgré la loi de séparation des pouvoirs, sous l'oeil scrutateur, mais non averti, des citoyens eux-mêmes, notamment dans les tribunaux correctionnels. Après avoir professionnalisé l'Armée, on déprofessionnalise la paix sociale dont Justice est l'un des premiers acteurs. Justice pensait sans doute, à tort, être au service du public, quand on lui impose, depuis peu, d'être rentable. Et, comment réagiriez-vous, si l'on vous spoliait de 300 "maisons" sans compensation ?
Bien souvent, on ne s'est intéressé qu'au tiers de ses problèmes de santé ; sans doute parce qu'ils relèvent de la matière pénale ; mais le reste de ce corps régalien n'est pas mieux en point. Oui, en cette fin d'été, Justice a fait un malaise et son incarnation en a sans doute pris conscience depuis son investiture. Une session parlementaire extraordinaire s'ouvre, les chiens aboient, l'ambulance ne doit plus se contenter de passer...
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