Le juge de l'impôt est tenu, même en l'absence de toute demande des parties, de désigner le redevable légal de la taxe foncière au vu des éléments portés à sa connaissance et après avoir mis en cause ce redevable. Telle est la solution retenue par le Conseil d'Etat dans un arrêt rendu le 4 octobre 2017 (CE 8° ch., 4 octobre 2017, n° 399053, inédit au recueil Lebon
N° Lexbase : A7685WTS).
En l'espèce, la SCI requérante a donné en location à une SAS pour une durée de neuf ans, à compter du 1er janvier 2008, divers bâtiments à usage industriel et de bureaux dont elle est propriétaire dans la commune en Charentes. A l'issue d'une vérification de comptabilité, l'administration a estimé que la SCI était la redevable légale de la taxe foncière sur les propriétés bâties due à raison des aménagements fonciers réalisés par la société bailleresse et l'a assujettie à des impositions supplémentaires au titre des années 2011 et 2012.
Par une décision en date du 10 mars 2017, le Conseil d'Etat, statuant au contentieux, a prononcé l'admission des conclusions du pourvoi du ministre de l'Economie et des Finances dirigées contre le jugement du 25 février 2016 par lequel le tribunal administratif de Poitiers (TA Poitiers, n° 1400297
N° Lexbase : A8691WT3) a déchargé la SCI de ces impositions supplémentaires, en tant seulement que ce jugement a omis de se prononcer sur le nouveau redevable légal de l'impôt.
Par la décision du 4 octobre, la Haute juridiction s'est alors prononcée en faveur de l'administration en s'appuyant sur le principe dégagé. Ainsi, alors qu'il a déchargé la SCI des cotisations supplémentaires de taxe foncière sur les propriétés bâties auxquelles elle a été assujettie au titre des années 2011 et 2012, le tribunal administratif de Poitiers a méconnu cette obligation en s'abstenant de désigner le redevable légal de ces impositions (cf. le BoFip - Impôts annoté
N° Lexbase : X4638ALD).
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