La lettre juridique n°374 du 3 décembre 2009 : Avocats/Institutions représentatives

[Questions à...] Elections des membres du conseil de l'Ordre de la cour d'appel de Paris - Questions au candidat Jean-Louis Magnier, avocat associé et co-gérant du cabinet Salans & Associés, responsable du département social

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[Questions à...] Elections des membres du conseil de l'Ordre de la cour d'appel de Paris - Questions au candidat Jean-Louis Magnier, avocat associé et co-gérant du cabinet Salans & Associés, responsable du département social. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/3212191-questions-a-elections-des-membres-du-conseil-de-lordre-de-la-cour-dappel-de-paris-questions-au-candi
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par Anne Lebescond, Journaliste juridique

le 07 Octobre 2010

Les 8 et 9 décembre prochains auront lieu les élections ordinales des avocats à la cour d'appel de Paris, au cours desquelles le tandem Jean Castelain (Bâtonnier)/Jean-Yves Le Borgne (vice-Bâtonnier) devrait être confirmé (1) et le tiers du conseil de l'Ordre sera renouvelé (2) pour trois ans. Composé de 42 membres, ce sont 14 sièges qui sont à pourvoir au sein du conseil. Plus de quarante candidatures (3) ont été déposées, dont celle de Maître Jean-Louis Magnier, avocat associé et co-gérant du célèbre cabinet français à dimension internationale, Salans & Associés. En pleine campagne, celui-ci nous a fait l'honneur de nous recevoir pour nous exposer son parcours, ses motivations et ses convictions quant à l'exercice de la profession

Lexbase : Pourquoi souhaitez-vous devenir membre du conseil de l'Ordre ?

Jean-Louis Magnier : J'exerce la profession d'avocat-conseil depuis plus de trente-cinq ans, au sein de structures françaises à forte vocation internationale. Ma candidature aux fonctions de membre du conseil de l'Ordre s'inscrit dans la continuité de mon parcours, eu égard, tant à mon champ d'activité -le droit social-, qu'aux fonctions managériales que j'ai exercées dès le début des années quatre-vingt dix.

Ainsi, à l'issue de mes études (DES en droit des affaires Paris II Assas et Institut d'études politiques de Paris - Section Ecofi) en 1974, j'ai intégré le cabinet Archibald, au sein duquel, je me suis très rapidement spécialisé en droit social, matière alors émergente (4). Je me suis vite aperçu que cette discipline conduit toujours à l'homme et au collectif, quels que soient les intérêts dont on a la charge.

En 1985, j'ai rejoint, en qualité d'associé, le cabinet Salans & Associés. J'y ai créé et développé le département "droit du travail", que je dirige depuis, et qui compte, aujourd'hui, quatre associés et quatorze collaborateurs. J'ai, également, été nommé co-gérant de la SCP au début des années quatre-vingt-dix (fonction que j'exerce encore actuellement). J'ai, alors, contribué à la mise en place d'une véritable équipe en charge des fonctions de support (administratif, financier et marketing, notamment). J'ai, enfin, exercé pendant, plus de six ans un mandat au sein du conseil de surveillance global du cabinet.

Outre le développement en interne, je me suis consacré au développement international de Salans, d'abord, à Varsovie et à Moscou, à la suite de l'effondrement du "rideau de fer", puis en Europe centrale, en Europe de l'Est et en Asie.

Fort de ces diverses expériences, toutes en rapport avec les modes d'exercice professionnel, à la structuration et au développement d'un cabinet, je souhaite m'engager aujourd'hui pour mes confrères. Dans le cadre des réflexions actuelles sur la profession, je suis conscient de ce que les trois prochaines années seront cruciales, ce qui motive d'autant plus ma démarche.

Lexbase : Quels sont, selon vous, vos atouts dans le cadre de ces élections ?

Jean-Louis Magnier : Mon parcours m'a conduit à me rapprocher progressivement de l'Ordre. Encouragé par le Bâtonnier Charrière-Bournazel, j'ai contribué à certaines missions "de nature institutionnelle", dont la co-rédaction du dictionnaire permanent des honoraires de l'avocat, l'arbitrage dans les litiges en matière de fixation d'honoraires, la participation à des séminaires de formation permanente des avocats, en droit social, aux éditions 2008-2009 de Campus et la réflexion dans le cadre de groupes de travail dédiés aux problématiques de structures d'exercice.

Prétendre au mandat de membre du conseil de l'Ordre implique nécessairement, outre une certaine approche des problèmes rencontrés dans l'exercice de nos professions, un esprit de service, une aspiration au travail collectif et le respect de l'autre. Animé par ces valeurs, je me suis toujours efforcé de les appliquer dans l'exercice de mon métier, comme dans mes différentes fonctions managériales.

Enfin, les très nombreuses voix réunies autour de ma candidature en 2008 m'ont d'autant plus encouragé dans ma démarche et j'ai pu acquérir une connaissance plus approfondie de notre Barreau et des institutions. Je suis prêt, aujourd'hui, à prendre les responsabilités que l'on voudra bien me confier. A cet égard, c'est avec enthousiasme que j'accueille l'esprit de réforme de Jean Castelain et de Jean-Yves Le Borgne.

Lexbase : Comment se déroule votre campagne ?

Jean-Louis Magnier : Ma campagne m'enthousiasme beaucoup. Je suis sur le terrain, à la rencontre de mes confrères. Le barreau de Paris compte plus de 23 000 avocats inscrits, électeurs d'autant plus éclairés, compte tenu de leur profession. Je les rencontre au sein de leur cabinet et lors des nombreuses manifestations auxquelles je participe (colloques, petits-déjeuners, déjeuners, cérémonies, dîners, cocktails, etc.). Cela suppose un investissement considérable en temps ; il s'agit, en réalité, d'un travail quasiment à temps plein. Excellente préparation pour le conseil de l'Ordre !

Bien qu'il s'agisse d'une démarche individuelle, j'ai le bonheur d'être encouragé par les associés et les collaborateurs de mon cabinet, et, en particulier, ceux de mon équipe. Ils me soutiennent, tout d'abord, en amont, puisqu'ils s'investissement fortement dans ma campagne et se montrent très intéressés par celle-ci, mais aussi, en aval, le cas échéant, puisqu'ils s'organiseront en interne, pour me permettre d'exercer au mieux le mandat de membre du conseil de l'Ordre.

Lexbase : Quels sont vos sentiments sur les sujets abordés dans le rapport "Darrois" sur la réforme de profession, notamment, quant à l'interprofessionnalité ?

Jean-Louis Magnier : De façon générale, j'approuve une grande partie des propositions formulées dans le cadre du rapport "Darrois". Plus spécifiquement, je suis, bien entendu, favorable à l'interprofessionnalité, en ce qu'elle me paraît indispensable aujourd'hui, d'un point de vue concurrentiel notamment. Ainsi, la création de l'avocat en entreprise me semble une ouverture utile. Par mon intervention sur de nombreux dossiers internationaux, j'ai pu évaluer les nombreux avantages d'un tel statut, qui ne peut que valoriser nos fonctions. Il faut, néanmoins, s'assurer du respect des principes essentiels régissant la profession d'avocat, notamment, en termes de déontologie. Je suis, en revanche, beaucoup moins favorable à l'ouverture aux capitaux extérieurs. Il me semble qu'il faut préférer favoriser la mise en commun des différents moyens et assouplir nos structures (notamment, du point de vue juridique, fiscal et comptable) pour leur permettre de mieux se développer.

Lexbase : Quelle est la place des cabinets à vocation internationale au sein du conseil de l'Ordre du barreau de Paris ?

Jean-Louis Magnier : Si, jusqu'à récemment, la présence des cabinets d'affaires à vocation internationale était relativement faible au sein du conseil de l'Ordre, ces derniers ont pris conscience de l'importance des institutions et de la nécessité d'une représentation équilibrée dans celles-ci. Le conseil de l'Ordre doit être à l'image de la composition de la profession, d'autant que nous sommes tous confrontés, aujourd'hui, aux mêmes problématiques. Ainsi, se présentent aux élections ordinales quatre avocats issus de ce type de structure.


(1) Maître Bruno Toussaint s'est, en effet, présenté au bâtonnat contre le candidat officiel, Jean Castelain.
(2) Selon l'article 5 du décret n° 91-1197 du 27 novembre 1991 organisant la profession d'avocat (N° Lexbase : L8168AID), "les membres du conseil de l'Ordre sont élus pour trois ans au scrutin secret uninominal majoritaire à deux tours [...] le conseil de l'Ordre est renouvelable par tiers chaque année".
(3) Sont candidats, par ordre d'ancienneté dans la profession, Patrick Michaud, Gérard Bigle, Pierre Lenoir, Christian Charrière-Bournazel, Paul-Albert Iweins, Jean-Louis Bessis, Jean-Patrick Delmotte, Jean-Louis Magnier, Elisabeth Cauly, Nadine Belzidsky, Pierre Servan-Schreiber, Hélène Akaoui-Carnec, Germain Latour, Pierre Brégou, Bernard Daratevelle, Antoine Diesbecq, Catherine Saint-Geniest, Catherine Vesselovsky, Elisabeth Oster, Basile Ader, Bernard Fau, Emmanuelle Hoffman-Attias, Xavier Chiloux, Pascale Beauthier-Seguineau, Nathalie Roret, Lionel Jung Allegret, Yves Pautte, Bruno Marguet, Emma Nataf Lapijower, Ismail Benaissi, Houria Si Ali, Abderrazak Boudjelti, Philibert Lepy, Saliha Herida, Anne Salzer, Gautier Gisserot, Michèle Brault, Rabah Hached, Edouard de Bruce, Najoua Bossard, Daniel Ravez, Paula Garboni, Fabien Ndoumou, Avi Bitton.
(4) La loi n° 73-4 du 2 janvier 1973, relative au Code du travail, et la loi n° 75-50 du 3 avril 1975, relative aux institutions de prévoyance sociale, venaient, en effet, d'être promulguées.

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