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N1787B3L
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par Béatrice Renard Marsili, Juriste en droit du travail et Conseil en ressources humaines - DRH externalisé et Charlotte Moronval, Rédactrice en chef
le 14 Mars 2025
La revue Lexbase Social vous propose de retrouver dans un plan thématique, une sélection des décisions (I.) qui ont fait l’actualité pendant le mois écoulé, en droit du travail et droit de la protection sociale, ainsi que toute l’actualité normative (II.), classée sous différents thèmes/mots-clés.
I. Actualités jurisprudentielles
1) Droit du travail
♦ Burn-out - Certificats de complaisance
CE, 4° ch., 23 janvier 2025, n° 494065 N° Lexbase : A67316RQ : dans un arrêt du 28 mai 2024 (CE, 1°-4° ch. réunies, 28 mai 22024, n° 469089 N° Lexbase : A85215DX), le Conseil d'Etat avait jugé qu'un médecin pouvait délivrer un avis de prolongation d’arrêt de travail en raison d’un burn-out, en se fondant sur les seules déclarations du salarié, sans solliciter le médecin du travail.
Plus récemment, il vient de considérer que l’établissement de certificats médicaux portant la mention « burn-out en lien exclusif avec les conditions de travail », sur la seule base des déclarations du patient, caractérise la délivrance de certificats tendancieux ou de complaisance.
Décision pour le moins surprenante dans la mesure où le burn-out est, par principe, lié à l'activité professionnelle et donc le plus souvent aux conditions de travail...
♦ Déplacement occasionnel - Refus - Cadre habituel de l’activité
Cass. soc., 29 janvier 2025, n° 23-19.263, F-D N° Lexbase : A01186TK : un déplacement occasionnel peut être imposé à un salarié lorsqu'il s'inscrit dans le cadre habituel de son activité, qu'il est justifié par l'intérêt de l'entreprise et que le salarié a été prévenu dans un délai raisonnable et informé de la durée prévisible de la mission.
♦ Représentant de section syndical - Information - Désignation
Cass. soc., 22 janvier 2025, n° 23-16.172, F-D N° Lexbase : A01716S7 : l'employeur doit être informé de la désignation d'un salarié en tant que représentant de la section syndicale par lettre recommandée avec accusé de réception.
La jurisprudence considère toutefois que ces modalités de notification de la désignation ne sont prévues que pour en faciliter la preuve et non comme condition de sa validité.
Dès l’instant où l’employeur a une connaissance certaine de la qualité de représentant de la section syndicale d’un salarié, il doit donc respecter le statut protecteur qui en découle. Dans ce cas, il faut tenir compte aussi des augmentations individuelles résultant d'une promotion entraînant un changement de catégorie professionnelle.
♦ Modification du contrat de travail pour motif économique - Non-respect de la procédure
Cass. soc., 5 février 2025, n° 23-11.533, F-D N° Lexbase : A80856TM : l'employeur qui envisage la modification d'un élément essentiel du contrat de travail pour motif économique, doit en faire la proposition au salarié par lettre recommandée avec avis de réception.
L'employeur qui n'a pas respecté cette formalité ne peut se prévaloir ni d'un refus, ni d'une acceptation de la modification du contrat de travail par le salarié.
Le salarié peut alors demander la résiliation judiciaire de son contrat de travail.
♦ Licenciement pour faute grave - Propos dégradants à caractère sexuel
Cass. soc., 22 janvier 2025, n° 23-18.124, F-D N° Lexbase : A01636ST : des propos dégradants à caractère sexuel, tenus par un salarié à l'encontre d'une collègue sur laquelle il exerçait une autorité hiérarchique, justifient la rupture du contrat de travail.
Mais les juges considèrent que le caractère unique de l'incident, les qualités professionnelles et les 22 ans d'ancienneté du salarié peuvent atténuer la gravité des faits, qui en l'espèce ne rendaient pas pour autant impossible le maintien du salarié dans l'entreprise durant le temps du préavis.
♦ Congés payés - Refus de l’employeur
Cass. soc., 22 janvier 2025, n° 23-16.282, F-D N° Lexbase : A01646SU : le salarié, qui n'a pas été mis dans la possibilité de prendre ses congés payés et de bénéficier de son droit au repos rémunéré par l'employeur, ne peut pas se voir reprocher la prise d'un congé sans solde.
Le licenciement pour faute grave fondé dans ce cas sur l’absence du salarié doit être considéré sans cause réelle et sérieuse.
♦ PSE - Clause
Cass. soc., 22 janvier 2025, n° 23-11.033, F-D N° Lexbase : A00686SC : une clause par laquelle le bénéfice, pour les salariés, d'un droit résultant de la rupture du contrat de travail est subordonné à la renonciation de ces derniers, à contester le bien-fondé de cette rupture, est nulle comme portant atteinte au droit d'agir en justice.
Dès lors, un plan de sauvegarde de l'emploi ne peut pas subordonner le versement des indemnités qu'il prévoit à l'absence de contentieux collectif des représentants du personnel sur la régularité de la procédure de licenciement économique ainsi que sur les mesures de reclassement proposées.
♦ CSE - Avis - Délai de contestation
Cass. soc., 5 février 2025, n° 22-21.892, F-B N° Lexbase : A60726T3 : l'employeur peut contester la délibération du CSE sur le recours à une expertise dans un délai de 10 jours, s’il entend contester sa nécessité.
Ce délai ne commence à courir qu'à compter du lendemain de la délibération. Il expire le dernier jour à 24 heures. S'il expire un samedi, un dimanche ou un jour férié ou chômé, il est prorogé jusqu'au premier jour ouvrable suivant.
Pour aller plus loin : F.-G. Laprévote, Délai de contestation d’une expertise votée par un CSE s’achevant un samedi, un dimanche ou un jour férié : prorogation jusqu'au premier jour ouvrable suivant, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1658B3S. |
♦ Conciliation prud’homale - Action ultérieure
Cass. soc., 5 février 2025, n° 23-15.205, FS-B N° Lexbase : A60656TS : un procès-verbal de conciliation prud'homale ne vaut pas renonciation irrévocable à toute action relative à la rupture du contrat de travail, sauf si une telle renonciation est explicitement stipulée au procès-verbal.
Pour aller plus loin : Ch. Moronval, Précisions sur la portée du procès-verbal de conciliation, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1706B3L. |
♦ Inaptitude - Arrêt de travail - Maintien du salaire
Cass. soc., 29 janvier 2025, n° 23-18.585, F-D N° Lexbase : A01216TN : la délivrance d'un nouvel arrêt de travail au bénéfice d'un salarié, après qu'il a été déclaré inapte par le médecin du travail, ne peut avoir pour conséquence d'ouvrir une nouvelle période de suspension du contrat de travail et de tenir en échec le régime applicable à l'inaptitude.
Dans un tel cas, le salarié est sous le régime de l'inaptitude et il faut considérer que la suspension du contrat de travail ouvrant droit au maintien du salaire a pris fin.
♦ Sanction - Faute grave
Cass. soc., 5 février 2025, n° 22-15.172, F-D N° Lexbase : A80576TL : la poursuite par un salarié d'un fait fautif autorise l'employeur à se prévaloir de faits similaires, y compris ceux ayant déjà été sanctionnés, pour caractériser une faute grave.
Dès lors, si un même fait fautif ne peut donner lieu à double sanction, en revanche, la poursuite par un salarié d'un comportement fautif autorise l'employeur à se prévaloir de ces faits, y compris ceux ayant déjà été sanctionnés, pour caractériser une faute grave.
♦ Rupture du contrat de travail - Restitution du matériel
Cass. soc., 5 février 2025, n° 22-23.730, F-D N° Lexbase : A80396TW : après la rupture de son contrat de travail, le salarié est tenu de restituer l'ensemble des documents et matériels appartenant à l'entreprise.
La Cour de cassation a eu à juger récemment d'une affaire dans laquelle un salarié, après son licenciement, avait conservé le numéro de téléphone correspondant à une ligne téléphonique de son employeur en faisant frauduleusement transférer cette ligne à son nom.
Dès lors que le caractère professionnel de cette ligne avait été constaté, les juges du fond ont pu, à bon droit, en ordonner la restitution.
♦ Licenciement - Motif - Insuffisance professionnelle
Cass. soc., 5 février 2025, n° 23-11.574, F-D N° Lexbase : A80966TZ : une directrice d'une boutique de joaillerie de luxe, qui avait connaissance de la procédure de remise des bijoux confiés aux clients et de la nécessité de les appliquer à l'égard du client, contrevient à cette procédure.
De tels faits caractérisent des manquements à ses obligations découlant du contrat de travail, selon la Cour de cassation, et justifient un licenciement pour faute et non pour insuffisance professionnelle.
♦ Inaptitude - Avis - Rédaction
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-22.612, FS-B N° Lexbase : A55946UQ : en cas d'inaptitude, l'employeur ne peut rompre le contrat de travail que s'il justifie soit de son impossibilité de proposer un poste de reclassement, soit du refus par le salarié de l'emploi proposé, soit de la mention expresse dans l'avis du médecin du travail que tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi.
La Cour de cassation considère que la mention du médecin du travail selon laquelle « l'état de santé du salarié ne permet pas de faire des propositions de reclassement au sein de l'entreprise filiale et holding compris et le rend inapte à tout poste » est équivalente à la mention « l'état de santé du salarié fait obstacle à tout reclassement dans un emploi ». L'employeur était donc bien dispensé de rechercher un reclassement.
Pour aller plus loin : E. Dutoit, Dispense de recherche de reclassement : quand une formule « équivalente » sur l’avis d’inaptitude suffit, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1778B3A. |
♦ Répétition d’une indemnité de départ volontaire à la retraite - Prescription
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-15.667, FS-B N° Lexbase : A55786U7 : l'action en paiement ou en répétition du salaire se prescrit par trois ans à compter du jour où celui qui l'exerce a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l'exercer.
La demande peut porter sur les sommes dues au titre des trois dernières années à compter de ce jour ou, lorsque le contrat de travail est rompu, sur les sommes dues au titre des trois années précédant la rupture du contrat.
La durée de la prescription étant déterminée par la nature de la créance invoquée, l'action en répétition d'une indemnité de départ volontaire à la retraite, qui a la nature d'une créance salariale, est soumise à la prescription triennale.
Le délai de cette prescription court à compter du jour du paiement de cette indemnité si, à cette date, l'employeur était en mesure de déceler le paiement indu et d'en demander la restitution.
Pour aller plus loin : M.-N. Rouspide-Katchadourian, Répétition de l’indu, requalification en CDI et prescription : nouvelles précisions de la Cour de cassation, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1783B3G. |
♦ Prescription - Préavis
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-18.876, FS-B N° Lexbase : A55896UK : la durée de la prescription étant déterminée par la nature de la créance invoquée :
Pour aller plus loin : M.-N. Rouspide-Katchadourian, Répétition de l’indu, requalification en CDI et prescription : nouvelles précisions de la Cour de cassation, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1783B3G. |
♦ Prescription - CDD - Requalification
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-18.876, FS-B N° Lexbase : A55896UK : l'action en paiement d'une indemnité de requalification, qui porte sur l'exécution du contrat de travail, est soumise à la prescription biennale.
Lorsque la requalification est prononcée en raison du motif de recours au contrat à durée déterminée énoncé au contrat, la prescription a pour point de départ le terme du contrat à durée déterminée ou, en cas de succession de contrats à durée déterminée, le terme du dernier contrat.
Pour aller plus loin : M.-N. Rouspide-Katchadourian, Répétition de l’indu, requalification en CDI et prescription : nouvelles précisions de la Cour de cassation, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1783B3G. |
♦ Inaptitude - Avis
Cass. soc., 29 janvier 2025, n° 23-17.474, F-D N° Lexbase : A01596T3 : est un avis d’inaptitude, l’avis mentionnant que le salarié est inapte au poste de travail mais apte à un poste de bureautique pur, sans port de charge de plus de 15 kg, peu important que l’avis porte en en-tête « avis d’aptitude ».
♦ Rupture de la période d’essai - Abus
Cass. soc., 12 février 2025, n° 23-21.165, F-D N° Lexbase : A10616W9 : l'employeur peut discrétionnairement mettre fin aux relations contractuelles avant l'expiration de la période d'essai, sous la réserve de ne pas faire dégénérer ce droit en abus.
2) Droit de la protection sociale
♦ Indemnité transactionnelle - Cotisations sociales
Cass. civ. 2, 30 janvier 2025, n° 22-18.333, FS-B N° Lexbase : A67976PG : les sommes versées dans le cadre d’un protocole d’accord transactionnel, qui ont pour objet l’indemnisation d’un préjudice, sont totalement exonérées de cotisations de Sécurité sociale.
Pour aller plus loin : K. Meiffret-Delsanto, Exonération totale de cotisations pour les indemnités transactionnelles réparant un préjudice : « si cela allait sans le dire, cela ira mieux en le disant » clairement !, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1779B3B. |
♦ Expatriation - Faute inexcusable
Cass. civ. 2, 30 janvier 2025, n° 22-19.660, F-B+R N° Lexbase : A54386S9 : le salarié expatrié à l'étranger a droit aux seules prestations prévues au titre de la législation professionnelle en exécution de l'assurance volontaire contre les risques d'accidents du travail et de maladies professionnelles à laquelle il est adhérent à la date de la première constatation médicale de la maladie.
N'étant pas soumis à cette date à la législation française de sécurité sociale, il ne peut bénéficier de ses dispositions relatives au régime d'indemnisation des conséquences de la faute inexcusable de l'employeur.
♦ Consultation du CSE - Suspension du déploiement d'outils IA
TJ Nanterre, référé, 14 février 2025, n° 24/01457 N° Lexbase : A98246WR : Le CSE peut obtenir, en référé, la suspension de l'introduction dans leur entreprise d'un projet de déploiement de nouvelles applications informatiques mettant en œuvre des procédés d’IA.
II. Actualités normatives
1) Journal officiel de la République française (JORF)
a. Lois et ordonnances
♦ Loi de finances pour 2025 - Mesures sociales - RH
Loi n° 2025-127 du 14 février 2025, de finances pour 2025 N° Lexbase : L4133MSU : à la suite de la décision du Conseil constitutionnel du 13 février 2025 (Cons. const., décision n° 2025-874 DC du 13 février 2025 N° Lexbase : A69026U8), la loi de finances pour 2025 a été publiée au Journal officiel du 15 février 2025. Elle comporte des mesures sociales, notamment la prolongation du régime de la monétisation des jours de repos, l’exonération des pourboires ou encore l’obligation pour l’employeur de participer à la prise en charge des coûts de formation des contrats d’apprentissage.
Pour aller plus loin : pour un tour d’horizon des nouvelles mesures, lire B. Renard Marsili, LF et LFSS 2025 : les principales mesures RH, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1780B3C. |
♦ Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 - Mesures sociales - RH
Loi n° 2025-199 du 28 février 2025, de financement de la Sécurité sociale pour 2025 N° Lexbase : Z694816C : à la suite de la décision du Conseil constitutionnel du 28 février 2025 (Cons. const., décision n° 2025-875 DC du 28 février 2025, N° Lexbase : A50836ZB), la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 a été publiée au Journal officiel du 28 février 2025 et comporte des mesures sociales (baisse des allègements de cotisations patronales, exonérations sur les rémunérations des apprentis…).
Pour aller plus loin : pour un tour d’horizon des nouvelles mesures, lire B. Renard Marsili, LF et LFSS 2025 : les principales mesures RH, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1780B3C. |
b. Décrets et projets de décrets
♦ Aides à l’embauche d’apprentis
Décret n° 2025-174 du 22 février 2025, relatif à l'aide unique aux employeurs d'apprentis et à l'aide exceptionnelle aux employeurs d'apprentis N° Lexbase : L6638M8D : pour les contrats conclus depuis le 24 février 2025, le montant de l’aide unique à l’embauche d’un apprenti versée dans les entreprises de moins de 250 salariés est de 5 000 €. Il est maintenu à 6 000 € pour les contrats conclus avec un apprenti reconnu travailleur handicapé.
Pour les contrats conclus jusqu’au 31 décembre 2025, une aide exceptionnelle est versée aux employeurs d'apprentis n'entrant pas dans le champ d'application de l'aide unique, pour la 1ère année du contrat d’apprentissage et quel que soit le niveau de diplôme préparé, d’un montant de :
L’entreprise qui a déjà perçue une aide unique ou exceptionnelle pour un apprenti ne peut plus demander une nouvelle aide en cas de conclusion d’un nouveau contrat avec ce même apprenti.
Pour bénéficier de l’une des aides, l’employeur devra transmettre le contrat à l'opérateur de compétences dans un délai maximum de 6 mois à compter de sa signature.
Pour les contrats conclus avant le 31 décembre 2024, le bénéfice des aides est subordonné à la transmission du contrat par l'employeur à l'opérateur de compétences au plus tard le 30 juin 2025.
♦ Baisse des IJSS maladie
Décret n° 2025-160 du 20 février 2025, relatif au plafond du revenu d'activité servant de base au calcul des indemnités journalières dues au titre de l'assurance maladie N° Lexbase : L6614M8H : les règles d’indemnisation des arrêts maladie sont modifiées pour les arrêts de travail prescrits à compter du 1er avril 2025.
La limite du salaire plafond pris en compte pour le calcul des indemnités journalières de Sécurité sociale de maladie est diminuée de 1,8 à 1,4 SMIC.
Les arrêts de travail ayant débutés avant le 1er avril 2025 restent indemnisés dans les conditions antérieures.
♦ Dons de jours de repos au bénéfice d’associations ou de fondations
Décret n° 2025-161 du 20 février 2025, relatif aux modalités de mise en œuvre du don de jours de repos aux organismes mentionnés aux a et b du 1 de l'article 200 du Code général des impôts N° Lexbase : L6615M8I : la loi sur l'engagement bénévole et la vie associative du 15 avril 2024 N° Lexbase : L1326MM3 a créé un dispositif permettant à tout salarié, avec l’accord de l’employeur et sans contrepartie, de renoncer à des jours de repos non pris, qu'ils aient été affectés ou non sur un compte épargne-temps, au bénéfice de fondations ou d'associations reconnues d'utilité publique, de fondations universitaires, partenariales ou d'entreprise, ainsi que d'œuvres et d'organismes d'intérêt général.
Le dispositif est opérationnel depuis le 22 février 2025.
Les jours de repos donnés sont convertis en unités monétaires et l’employeur se charge de verser le montant correspondant à l’organisme bénéficiaire, choisi d’un commun accord entre le salarié et l’employeur.
Le nombre total de jours de repos auquel le salarié peut renoncer ne peut pas excéder trois jours ouvrables par an.
La valeur monétaire de ces jours de repos est égale à la rémunération que le salarié aurait perçue à ce titre à la date à laquelle l'employeur accepte sa demande d'y renoncer.
♦ Garantie financière des ETT à Mayotte en 2025
Décret n° 2025-110 du 5 février 2025, fixant le montant minimum de la garantie financière des entreprises de travail temporaire à Mayotte N° Lexbase : L3207MSL : le montant minimum de la garantie financière des entrepreneurs de travail temporaire à Mayotte, prévu à l'article L. 1524-11 du Code du travail N° Lexbase : L1627LHQ, est fixé pour l'année 2025 à 112 231 euros.
♦ Saisie sur salaires
Décret n° 2025-125 du 12 février 2025, relatif à la nouvelle procédure de saisie des rémunérations N° Lexbase : L3888MSS : la loi du 20 novembre 2023, d'orientation et de programmation du ministère de la justice 2023-2027 N° Lexbase : L2962MKW a transféré la procédure de saisie des rémunérations aux commissaires de justice.
Un décret du 12 février 2025 est donc venu mettre en place la nouvelle procédure de saisie des rémunérations qui sera applicable à partir du 1er juillet 2025.
♦ CPF
Projet de décret relatif aux modalités d’alimentation supplémentaire du compte personnel de formation : le Code du travail prévoit que le compte personnel formation d'un salarié peut faire l'objet d'abondements volontaires de l'employeur.
Actuellement, l'employeur qui souhaite abonder le CPF dans ce cadre doit adresser à la Caisse des dépôts et consignations, via la plateforme dédiée, les informations nécessaires à cette alimentation, notamment le nom du titulaire du compte, les données permettant son identification et le montant attribué.
Un projet de décret visant à encourager cet abondement volontaire prévoit que l’employeur pourrait également déterminer les conditions fixées pour l’utilisation de ces droits, dont l’action de formation conditionnant l’alimentation supplémentaire ainsi que la durée de sa mise à disposition.
En cas de non-utilisation ou d’utilisation partielle de la dotation par le salarié, un remboursement à l’employeur pourrait être prévu.
c. Arrêtés
♦ Transport routier
Arrêté du 12 février 2025, transposant la Directive 2006/22/CE du Parlement européen et du Conseil établissant les conditions minimales à respecter pour la mise en œuvre des Règlements (CE) n° 561/2006 et (UE) n° 165/2014 et de la Directive 2002/15/CE en ce qui concerne la législation sociale relative aux activités de transport routier N° Lexbase : L3942MSS : un arrêté du 12 février 2025 a transposé en droit national la Directive européenne 2024/846 de la Commission du 14 mars 2024, modifiant la Directive 2006/22/CE du Parlement européen et du Conseil, établissant les conditions minimales à respecter pour la mise en œuvre des règlements (CE) n° 561/2006 et (UE) n° 165/2014 et de la Directive 2002/15/CE, en ce qui concerne la législation sociale relative aux activités de transport routier N° Lexbase : L5280MMI.
Il précise le champ, l'objet et l'organisation du système de contrôle mis en œuvre par les autorités nationales dans le secteur des transports routiers.
Arrêté du 12 février 2025, transposant la Directive 2006/22/CE du Parlement européen et du Conseil établissant les conditions minimales à respecter pour la mise en œuvre des Règlements (CE) n° 561/2006 et (UE) n° 165/2014 et de la Directive 2002/15/CE en ce qui concerne la législation sociale relative aux activités de transport routier N° Lexbase : L3942MSS : En application du droit européen, les autorités nationales sont désormais tenues de mettre en œuvre des contrôles dans le secteur des transports routiers en matière de législation sociale. Ce système comporte des contrôles sur route et des contrôles dans les locaux des entreprises. Il concerne toutes les catégories de transport routier.
A l'occasion de ces contrôles, seront notamment vérifiés les dépassements de durées de conduite journalière et hebdomadaire, les temps de repos quotidien et hebdomadaire, la prise en charge par l'employeur des frais d'hébergement à l'extérieur du véhicule, l'organisation du travail du conducteur, l'utilisation du tachygraphe et la carte du conducteur.
♦ Avantages en nature « véhicules »
Arrêté du 25 février 2025, relatif à l'évaluation des avantages en nature pour le calcul des cotisations de Sécurité sociale des salariés affiliés au régime général et des salariés affiliés au régime agricole N° Lexbase : L6988M8C : ce texte, relatif à l'évaluation des avantages en nature pour le calcul des cotisations de Sécurité sociale des salariés affiliés au régime général et des salariés affiliés au régime agricole, abroge l’arrêté du 10 décembre 2002.
Il apporte, notamment, des modifications pour le calcul des avantages en nature des véhicules mis à disposition à compter du 1er février 2025.
d. Mises à jour du BOSS
♦ PPV
BOSS, Epargne salariale, paragraphe 330 : depuis le 1er juillet 2024, les salariés peuvent placer tout ou partie de la prime de partage de la valeur sur un plan d'épargne entreprise ou retraite.
Le règlement d’un plan d’épargne devant mentionner les différentes sources d’alimentation du plan, les entreprises sont tenues de modifier le règlement du plan d’épargne pour prévoir la possibilité d’y affecter, à la demande du salarié, les sommes versées au titre de la prime de partage de la valeur.
Toutefois, pour des modalités pratiques, il est admis que les sommes versées jusqu’au 30 juin 2025 au titre de la prime de partage de la valeur puissent être affectées aux différents plans avant même leur modification.
e. Circulaires
[…]
f. Communiqués
♦ CSE : Guide URSSAF 2025
URSSAF, Comité social et économique, Guide pratique 2025, 4 février 2025 : l'URSSAF a mis à jour son guide pratique du comité social et économique pour l'année 2025.
Il intègre notamment les dernières évolutions en matière de cotisations de sécurité sociale pour les principales prestations fournies par le CSE. Ces principes sont également applicables aux prestations versées par l’employeur en l’absence de CSE gérant les activités sociales et culturelles (employeur de moins de 50 salariés ou employeur pour lequel un procès-verbal de carence du CSE a été établi).
Le guide rappelle que les CSE ont jusqu’au 31 décembre 2025 pour modifier les critères de versement des prestations et se mettre en conformité en supprimant l'éventuelle condition d’ancienneté existante pour le bénéfice des prestations du CSE.
♦ IA et RGPD
CNIL, communiqué, 7 février 2025 : le RGPD permet le développement d’IA innovantes et responsables en Europe. Les deux nouvelles recommandations de la CNIL l’illustrent par des solutions concrètes pour informer les personnes dont les données sont utilisées et faciliter l’exercice de leurs droits.
La CNIL précise que lorsque des données personnelles servent à l’entraînement d’un modèle d’IA et sont potentiellement mémorisées par celui-ci, les personnes concernées doivent être informées.
Elle demande aux acteurs de faire tous leurs efforts pour prendre en compte la protection de la vie privée dès le stade la conception du modèle d'IA en s’efforçant de rendre les modèles anonymes, lorsque cela n’est pas contraire à l’objectif poursuivi et en développant des solutions innovantes pour empêcher la divulgation de données personnelles confidentielles par le modèle.
♦ DOETH
AGEFIPH, communiqué, 5 février 2025 : la déclaration obligatoire d'emploi des travailleurs handicapés (DOETH) devra être faite entre le 5 et 15 mai 2025.
Pour accompagner les entreprises dans cette démarche, l'Agefiph met à disposition des informations et outils :
♦ OETH
Min. Travail, Arnaques et fraudes à l’obligation d’emploi des personnes handicapées, actualité, 13 février 2025 : le ministère du Travail lance une alerte aux employeurs soumis à l'obligation d'emploi des travailleurs handicapés : recrudescence de tentatives d’abus et d’arnaques consistant en des démarchages frauduleux.
Il recommande d’être vigilants aux adresses des sites internet vers lesquels vous êtes redirigés. De façon générale, les administrations ne vous demanderont pas de suivre des liens internet.
En cas de démarchage vous proposant l’achat de produits ou services d’entreprise se disant agréée pour vous faire obtenir une déduction de la contribution OETH, le Ministère vous invite à prendre attache auprès de vos correspondants locaux dans les directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités et les directions départementales de l’emploi, du travail et des solidarités.
♦ Passeport de prévention
Min. Travail, Passeport de prévention : un nouveau calendrier de déploiement, actualité, 17 février 2025 : la loi « Santé au travail » du 2 août 2021 N° Lexbase : L4000L7B a créé un passeport prévention qui doit recenser tous les éléments certifiant les qualifications obtenues par un salarié dans le cadre des formations relatives à la santé et à la sécurité au travail.
Depuis le 30 mai 2023, les premières fonctionnalités du Passeport de prévention sont disponibles avec l’ouverture du Portail d’information du Passeport de prévention aux salariés pour consultation.
Un simulateur des formations éligibles à la déclaration sera prochainement mis à disposition des employeurs et des organismes de formation afin de les aider à mieux comprendre le périmètre de déclaration des formations en santé et sécurité au travail.
L'ouverture des services du Passeport de prévention se fera de manière progressive en 2025 et 2026 avec plusieurs étapes clés pour les différents publics cibles :
Des fonctionnalités complémentaires seront également disponibles en 2027, comme la possibilité d’importer des fichiers pour faciliter les déclarations de données en masse ou la mise à disposition d'un tableau de bord pour accompagner l’employeur dans la gestion de ses formations.
En 2025 et 2026, des actions ciblées seront menées pour accompagner les organismes de formation dans la déclaration de leurs formations en SST et adapter leurs processus et organisation. Les employeurs seront également accompagnés dans leur prise en main de l’outil, afin de les aider à l’utiliser efficacement pour gérer et améliorer la prévention des risques.
Pour rappel ! À défaut de renseigner le passeport de prévention, l’employeur s’exposera aux sanctions pénales, prévues à l’article L. 4741-1 du Code du travail N° Lexbase : L3364IQN, soit une amende de 10 000 euros autant de fois qu’il y a de travailleurs concernés par l’infraction. En cas de récidive, il risquera un an d’emprisonnement et une amende de 30 000 euros.
g. Autres
♦ Enquête interne
Défenseur des droits, décision n° 2025-019 du 5 février 2025 N° Lexbase : X7741CR7 : la Défenseure des droits a publié une décision-cadre sur le recueil des signalements et l’enquête interne en cas de discrimination et de harcèlement sexuel. Elle recommande aux employeurs une méthodologie pour mener des enquêtes internes respectueuses des principes de confidentialité, d’impartialité, d’objectivité et de rigueur.
Principales recommandations :
La Défenseure des droits rappelle également les étapes majeures du traitement d’un signalement de discrimination :
Pour aller plus loin : Ch. Moronval, Enquête interne en cas de discrimination ou de harcèlement sexuel : recommandations de la Défenseure des droits, Lexbase Social, mars 2025, n° 1010 N° Lexbase : N1672B3C. |
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