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par Vincent Vantighem
le 11 Juin 2024
« Au barreau, j’fais pas de freestyles... », chante-t-il dans son tube Billets verts. Malheureusement, la quatorzième chambre du tribunal judiciaire de Paris n’a pas pu vérifier si le rappeur Maes, Walid Georgey de son vrai nom, tenait vraiment parole, mercredi 5 juin. Renvoyé pour « violences volontaires », le rappeur originaire de Sevran (Seine-Saint-Denis) ne s’est pas présenté à son procès, au grand désarroi de Guillaume Daïeff, le président de l’audience. « Monsieur Georgey est-il là ? », a interrogé naïvement le magistrat à l’ouverture des débats. « Non, enfin, je ne sais pas... », a répondu, démunie, son avocate craignant la suite des événements…
Car ce n’est pas la première fois que le rappeur, l’un des plus gros vendeurs de disque en France, zappe la case justice. En octobre dernier, il ne s’était pas présenté à la barre, prétextant l’enregistrement d’un disque à Dubaï (Émirats arabes unis) où il réside. Guillaume Daïeff avait vu rouge en renvoyant le procès à ce fameux mercredi 5 juin, tout en délivrant un mandat d’arrêt à l’encontre du rappeur.
Le temps était passé depuis octobre dernier et tout semblait s’arranger. Selon des sources concordantes, Maes devait rentrer en France la veille de son procès afin que son mandat d’arrêt soit levé et qu’il puisse comparaître. Mais, las, mardi 4, il n’est pas monté dans l’avion qu’il avait pourtant réservé…
Une banale affaire de violences remontant à 2018
« Monsieur Georgey a préféré, plutôt que d’honorer sa convocation, rester à Dubaï. Il donne l’impression d’esquiver l’instruction judiciaire », a déclaré le procureur à l’audience. Selon Diane de Condé, son avocate, Maes avait bien l’intention de se rendre à la justice mais les autorités émiraties ne lui ont pas accordé le droit de s’envoler, émettant à son encontre un « travel ban ». Une affirmation impossible à vérifier…
Guillaume Daïeff, lui, a décidé de juger le rappeur en son absence, car tout cela ramène à un épisode peu glorieux mais somme toute banale de la vie d’un rappeur. Une affaire de violences qui remonte à 2018. À l’époque, Walid Georgey sortait d’un enregistrement dans le dix-neuvième arrondissement de Paris avec ses proches lorsqu’une altercation a éclaté avec un automobiliste pour une sombre histoire de place de parking.
Reconnu dans la rue, le rappeur avait été interpellé peu après les faits. En garde à vue, il avait admis avoir porté des coups sans révéler le nom de ses comparses avec qui il avait battu l’automobiliste qui s’était vu prescrire six jours d’incapacité totale de travail (ITT). Finalement, il avait décidé de l’indemniser à hauteur de 7 500 euros pour que celui-ci retire sa plainte.
Mais, évidemment, le parquet avait maintenu les poursuites. Finalement, Maes a été condamné, en son absence donc, à une peine de dix mois de prison ferme et 10 000 euros d’amende. Une victoire pour son avocate qui s’attendait à ce qu’un mandat d’arrêt soit émis à son encontre ce qui n’est pas le cas, en dépit des réquisitions en ce sens du parquet.
Un rendez-vous devant le JAP et à Bercy à honorer
Une fois ses problèmes administratifs réglés à Dubaï, Maes va donc pouvoir revenir en France pour un rendez-vous devant un juge d’application des peines chargé d’aménager sa peine. Un « ouf » de soulagement pour lui. Après un premier report en février déjà à cause de cette affaire, il craignait de ne pas pouvoir rentrer en France en décembre prochain pour honorer ses fans de sa présence sur la scène de Bercy où il a prévu un concert dont 15 000 tickets ont déjà été vendus. L’occasion de découvrir ses « freestyles », cette fois-ci.
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