Le groupe Jalons, attaqué par le groupe Hachette-Filipacchi pour sa parodie du mensuel
Entrevue, a-t-il fait l'objet d'une atteinte à la vie privée ? Telle était la question posée par le sénateur Jean-Yves Autexier au ministère de la Culture et de la Communication (QE n° 08040 de Jean-Yves Autexier, JOSEQ 19 juin 2003 p. 1953, Culture, réponse publ. 18 septembre 2003 p. 2837, 12e législature
N° Lexbase : L4997DLN). Ainsi que le rappelle ce dernier, la liberté d'expression, principe à valeur constitutionnelle, est protégée par l'article L. 122-5 4° du Code de la propriété intellectuelle qui dispose que lorsque l'oeuvre a été divulguée, l'auteur ne peut pas interdire "
la parodie, le pastiche et la caricature compte tenu des lois du genre". Cette protection de la liberté d'expression est d'ailleurs confortée, au niveau communautaire, par la directive 2001/29/CE du 22 mai 2001 (
N° Lexbase : L8089AU7). Selon la ministère, bien qu'aucun texte légal ne protège explicitement la parodie de marque, la jurisprudence tend à reconnaître cette exception dès lors qu'il n'existe ni risque de confusion ni intention de nuire. En outre, en matière de responsabilité délictuelle, les juges doivent apprécier "
si l'auteur ne dépasse pas le genre satirique et si la parodie est constitutive d'un préjudice". En l'espèce, ainsi que le rappelle le ministère, une ordonnance de référé en date du 28 mai 2003 du président du tribunal de grande instance a écarté les différents griefs allégués par la société éditrice d'
Entrevue et a décidé que la parodie Fientrevue du groupe Jalons avait bien une vocation humoristique et était dénuée d'intention de nuire. En outre, toujours selon le président du tribunal de grande instance, aucun risque de confusion avec le mensuel
Entrevue n'a pu être démontré. Il revient alors aux juges du fond d'apprécier si le groupe Jalons est resté ou non dans le cadre des lois du genre...
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