La Cour de cassation, dans un arrêt en date du 24 avril 2003, énonce que "
les appréciations, même excessives, touchant les produits, les services ou les prestations d'une entreprise industrielle ou commerciale sont libres, dès lors qu'elles ne concernent pas la personne physique ou morale" (Cass. civ. 2, 24 avril 2003, n° 00-16.894, Société Pictures on Line c/ Association Institut national des arts divinatoires (INAD), inédit
N° Lexbase : A4985BML). En l'espèce, l'Institut national des arts divinatoires (INAD), exploitant un service minitel comportant diverses rubriques, telles que "
le guide du parfait charlatan", une "
sélection INAD des professionnels", et une "
liste des professionnels que l'on ne peut pas consulter" est ici mis en cause. En effet, la société Vanessor, spécialisée dans le domaine de la voyance, assigne l'INAD devant le TGI en réparation d'un dénigrement fautif, se plaignant d'être mentionnée sur cette dernière liste. Le TGI ainsi que la cour d'appel de Paris donnent raison à la société plaignante, à la suite de quoi l'INAD intente un pourvoi en cassation. L'arrêt attaqué estime notamment que l'INAD ne saurait faire un usage abusif de son droit de critique "
en méconnaissant l'obligation de prudence et d'objectivité [...]", et ne doit pas écarter "
des professionnels qu'il estime non recommandables sans justifier d'une enquête sérieuse et de critères objectifs l'autorisant à se prévaloir des abus dénoncés". La Cour de cassation adopte une position différente et casse l'arrêt d'appel. Cette dernière estime que "
la réputation de la société Vanessor n'était pas elle-même atteinte par la publication incriminée". La cour d'appel a donc violé les articles 11 de la Déclaration des droits de l'Homme (
N° Lexbase : L1358A98), 10 de la CEDH (
N° Lexbase : L4743AQQ), 29 de la loi du 29 juillet 1881 (
N° Lexbase : L7589AIW) et 1382 du Code civil (
N° Lexbase : L1488ABQ).
© Reproduction interdite, sauf autorisation écrite préalable