Pour la première fois, l'Autorité de la concurrence a examiné le rapprochement de deux plateformes en ligne. Elle a ainsi autorisé, sans conditions, au terme d'une phase d'examen approfondi, l'acquisition de la société Concept Multimédia ("Logic-Immo.com") par le groupe Axel Springer ("SeLoger.com").
Le 24 juillet 2017, le groupe allemand Axel Springer, notamment propriétaire du portail immobilier en ligne "Seloger.com", a notifié à l'Autorité de la concurrence son projet d'acquisition de la société française Concept Multimédia, elle-même éditrice du portail "logic-immo.com" et des magazines de petites annonces immobilières "Logic-Immo" et "Lux Résidence". Pour ce faire, elle a notamment dû prendre en compte les effets de réseau croisés et s'est intéressée à l'importance des données dans cette opération. L'Autorité s'est notamment appuyée sur les résultats d'un vaste questionnaire en ligne. L'affaire a donné lieu à un examen approfondi en raison de l'appréciation fine qui devait être menée pour déterminer les marchés pertinents s'agissant de petites annonces immobilières pour le compte des professionnels de l'immobilier, et des parts de marché relativement conséquentes des parties, notamment de SeLoger. Le 11 septembre 2017, l'Autorité a donc ouvert une phase d'examen approfondi pour apprécier, notamment, la capacité des concurrents actuels, tel que Le Bon Coin, et potentiels, tel que Facebook, à animer la concurrence face au rapprochement de deux des principaux opérateurs du marché français des petites annonces immobilières en ligne. Elle estimé que l'opération ne modifie pas significativement les conditions de concurrence sur le marché et que si, certes, elle renforce la part de marché de SeLoger, elle ne porte pas significativement atteinte à la concurrence. L'Autorité a notamment examiné en détail l'impact sur l'opération que pourrait avoir le développement ou l'entrée des GAFA sur le marché des petites annonces immobilières en ligne de professionnels. Si elle a été prudente en la matière, elle a en revanche relevé le développement du portail "Bien'ici", créé à l'initiative des professionnels de l'immobilier. Aux termes de cette décision, qui a pris en compte les différentes spécificités des plateformes et des marchés en cause, l'Autorité a estimé que l'opération n'était pas de nature à porter atteinte à la concurrence sur les marchés concernés, et pouvait donc être autorisée sans conditions (source : ADLC,
communiqué de presse du 1er février 2018).
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