Le Quotidien du 28 septembre 2023 : Baux commerciaux

[Brèves] Droit de préférence du locataire et destruction de l’immeuble postérieure à la vente consentie à un tiers

Réf. : Cass. civ. 3, 14 septembre 2023, n° 22-15.427, F-D N° Lexbase : A00141HY

Lecture: 2 min

N6867BZD

Citer l'article

Créer un lien vers ce contenu

[Brèves] Droit de préférence du locataire et destruction de l’immeuble postérieure à la vente consentie à un tiers. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/100033797-breves-droit-de-preference-du-locataire-et-destruction-de-limmeuble-posterieure-a-la-vente-consentie
Copier

par Vincent Téchené

le 27 Septembre 2023

► La circonstance que le locataire commercial ne dispose plus de bail sur le bien, en raison de sa destruction postérieure à la vente, ne prive pas d'objet ses demandes d'annulation de la vente réalisée en violation de son droit de préemption et d'indemnisation de son préjudice.

Faits et procédure. Le bailleur d’un immeuble commercial l’a vendu à une SCI. Invoquant la violation de son droit de préemption, la locataire a assigné le vendeur et l'acquéreur en annulation de la vente et en indemnisation de son préjudice. L'acquéreur a appelé le notaire en intervention forcée. En cours d'instance, un incendie s'est déclaré dans l'immeuble objet de la vente, qui a été détruit en quasi-totalité.

Arrêt d’appel. La cour d’appel de Basse-Terre (CA Basse-Terre, 10 janvier 2022, n° 19/00171 N° Lexbase : A86147HI) a retenu que l'immeuble vendu a été quasiment détruit par un incendie. Dès lors, elle estime que le contrat de vente est dépourvu d'objet, de sorte que la demande d'annulation de ce contrat, fondée sur la violation du droit de préemption de la locataire, qui ne dispose plus de bail et ne se trouve plus dans les lieux, doit être rejetée car devenue sans objet.

La locataire a donc formé un pourvoi en cassation.

Décision. La Haute juridiction censure l’arrêt d’appel au visa des articles 1582, alinéa 1er, du Code civil N° Lexbase : L1668ABE, relatif à la définition de la vente, et L. 145-46-1 du Code de commerce N° Lexbase : L4529MBD, qui pose le principe du droit de préférence du locataire commercial.

Après avoir rappelé la teneur de ces textes, la Cour retient que, d'une part, la destruction du bien vendu qui survient après la conclusion de la vente ne prive pas celle-ci de son objet, et que, d'autre part, la circonstance que la locataire ne dispose plus de bail sur le bien, en raison de sa destruction postérieure à la vente, ne prive pas d'objet ses demandes d'annulation de la vente réalisée en violation de son droit de préemption et d'indemnisation de son préjudice. Par conséquent, la cour d'appel a violé les textes visés.

Pour aller plus loin : v. ÉTUDE : Les obligations du bailleur du bail commercial, L'exercice du droit de préférence du locataire en cas de vente d'un local commercial, in Baux commerciaux, (dir. J. Prigent), Lexbase N° Lexbase : E4285E7T.

 

newsid:486867

Cookies juridiques

Considérant en premier lieu que le site requiert le consentement de l'utilisateur pour l'usage des cookies; Considérant en second lieu qu'une navigation sans cookies, c'est comme naviguer sans boussole; Considérant enfin que lesdits cookies n'ont d'autre utilité que l'optimisation de votre expérience en ligne; Par ces motifs, la Cour vous invite à les autoriser pour votre propre confort en ligne.

En savoir plus