ARRÊT DU CONSEIL D'ETAT
CONSEIL D'ETAT
Statuant au contentieux
Cette décision sera publiée au Recueil LEBON
N° 224198
MINISTRE DE L'EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT
c/M. Charreau
Mme Legras, Rapporteur
M. Seban, Commissaire du gouvernement
Séance du 25 juin 2001
Lecture du 27 juillet 2001
REPUBLIQUE FRANÇAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS
Le Conseil d'Etat statuant au contentieux,
(Section du contentieux, 6ème et 4ème sous-sections réunies)
Sur le rapport de la 6ème sous-section de la Section du contentieux
Vu le recours du MINISTRE DE L'EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT enregistré le 14 août 2000 au secrétariat du contentieux du Conseil d'Etat ; le MINISTRE DE L'EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT demande au Conseil d'Etat d'annuler l'arrêt du 16 mai 2000 par lequel la cour administrative d'appel de Marseille a rejeté son appel contre le jugement du 17 juin 1997 du tribunal administratif de Nice annulant, à la demande de M. Charreau, le refus implicite de promouvoir l'intéressé au grade d'adjoint principal des services extérieurs de deuxième classe au titre de l'année 1992 ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu la loi n° 84-16 du 11 janvier 1984 ;
Vu le décret n° 59-308 du 14 février 1959 ;
Vu le décret n° 82-451 du 28 mai 1982 ;
Vu le décret n° 90-713 du 1er août 1990 ;
Vu le code de justice administrative ;
Après avoir entendu en séance publique :
- le rapport de Mme Legras, auditeur,
- les conclusions de M. Seban, Commissaire du gouvernement ;
Considérant que, par un jugement du 17 juin 1997, le tribunal administratif de Nice a fait droit à la demande de M. Charreau tendant à l'annulation du refus implicite du MINISTRE DE L'EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT de le promouvoir au grade d'adjoint principal des services extérieurs de deuxième classe au titre de l'année 1992 ; que, par l'arrêt attaqué en date du 16 mai 2000, la cour administrative d'appel de Marseille a rejeté l'appel formé par le ministre contre ce jugement ;
Considérant que. contrairement à ce que soutient le ministre, la cour administrative d'appel de Marseille n'a pas dénaturé les faits de l'espèce en relevant que la commission administrative paritaire locale des adjoints administratifs principaux des services extérieurs du ministère de l'équipement des Alpes-maritimes n'avait pas examiné la situation de M. Charreau ; qu'à cet égard, le ministre n'est pas recevable à produire en cassation un document qui n'a pas été produit devant le juge du fond ;
Considérant que la cour administrative d'appel, en relevant que, du fait de l'échelon qu'il avait atteint. M. Charreau réunissait les conditions permettant d'être promu au grade d'adjoint principal de deuxième classe, n'a entendu se référer qu'aux conditions statutaires exigibles et n'a pas ainsi écarté l'obligation de prendre en considération la valeur professionnelle de l'intéressé ; qu'ainsi, le moyen tiré de l'erreur de droit qu'elle aurait commise en méconnaissant cette obligation doit être écarté ;
Considérant qu'alors même qu'aucune disposition des textes applicables ne rendait obligatoire la consultation des commissions administratives paritaires locales préalablement à l'établissement du tableau d'avancement au grade d'adjoint principal, la cour administrative d'appel de Marseille, en jugeant que le ministre était tenu, en vertu du principe d'égalité de traitement à laquelle sont en droit de prétendre les fonctionnaires d'un même corps, de soumettre le dossier de M. Charreau à la commission administrative paritaire locale dès lors qu'il l'avait fait pour les autres agents susceptibles d'être promus en application des dispositions statutaires applicables. n'a pas commis d'erreur de droit ;
Considérant qu'il résulte de tout ce qui précède que le MINISTRE DE L'EQUIPEMENT. DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt de la cour administrative d'appel de Marseille en date du 16 mai 2000 ;
DECIDE :
Article 1er : Le recours du MINISTRE DE L'EQUIPEMENT, DES TRANSPORTS ET DU LOGEMENT est rejeté.
Article 2 : La présente décision sera notifiée au ministre de l'équipement, des transports et du logement et à M. Thierry Charreau.