Le Quotidien du 31 janvier 2022 : Durée du travail

[Brèves] Réparation d’un préjudice né du dépassement de la durée maximale de travail

Réf. : Cass. soc., 26 janvier 2022, n° 20-21.636, FS-B N° Lexbase : A53037KM

Lecture: 2 min

N0242BZY

Citer l'article

Créer un lien vers ce contenu

[Brèves] Réparation d’un préjudice né du dépassement de la durée maximale de travail. Lire en ligne : https://www.lexbase.fr/article-juridique/77791245-brevesreparationdunprejudicenedudepassementdeladureemaximaledetravail
Copier

par Lisa Poinsot

le 28 Janvier 2022

Le seul fait de constater le dépassement de la durée maximale de travail ouvre droit à réparation, c’est-à-dire au versement de dommages-intérêts, sans que le salarié ait besoin de rapporter la preuve d’un préjudice.

Faits et procédure. Un salarié, engagé en qualité de chauffeur-livreur, voit sa période d’essai rompue par l’employeur en raison d’une insuffisance de résultats. L’employeur saisit la juridiction prud’homale aux fins de demander le remboursement de salaire trop-perçu par le salarié. Ce dernier demande le versement de dommages-intérêts pour violation de la durée maximale du travail.

La cour d’appel (CA Bastia, 27 mars 2019, n° 17/00373 N° Lexbase : A3756Y7A) déboute le salarié de sa demande aux motifs que ce dernier n’a pas suffisamment démontré l’existence d’un préjudice né du dépassement de la durée maximale de travail.

Le salarié forme alors un pourvoi en cassation.

La solution. Énonçant la solution susvisée, la Chambre sociale de la Cour de cassation censure le raisonnement de la cour d’appel en appliquant l’article L. 3121-35, alinéa 1er du Code du travail N° Lexbase : L6878K9M dans sa rédaction antérieure à la loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 N° Lexbase : L8436K9C et interprété à la lumière de la Directive n° 2003/88 du 4 novembre 2003 N° Lexbase : L5806DLM selon laquelle le dépassement de la durée moyenne maximale de travail hebdomadaire cause nécessairement un préjudice au salarié puisqu’il porte atteinte à la santé et la sécurité de ce dernier.

Pour aller plus loin :

  • la CJUE s’est auparavant penchée sur cette question. Elle affirme que la preuve d’un préjudice causé par le dépassement de la durée moyenne maximale de travail n’est pas nécessaire puisque ce dépassement prive le salarié de la prise d’un repos suffisant (CJUE, 14 octobre 2010, aff. C-243/09 N° Lexbase : A7318GBN). Le mode de calcul de cette réparation est fixé par le droit interne tout comme le mode de réparation du préjudice (CJUE, 25 novembre 2010, aff. C-429/09 N° Lexbase : A3327GLS, Durée maximale hebdomadaire de travail : réparation du dommage causé, Lexbase Social, décembre 2010, n° 419 N° Lexbase : N7031BQH) ;
  •  v. ÉTUDE : Les durées hebdomadaire et quotidienne de travail, La durée maximale hebdomadaire, in Droit du travail, Lexbase N° Lexbase : E0333ETI.

newsid:480242

Cookies juridiques

Considérant en premier lieu que le site requiert le consentement de l'utilisateur pour l'usage des cookies; Considérant en second lieu qu'une navigation sans cookies, c'est comme naviguer sans boussole; Considérant enfin que lesdits cookies n'ont d'autre utilité que l'optimisation de votre expérience en ligne; Par ces motifs, la Cour vous invite à les autoriser pour votre propre confort en ligne.

En savoir plus