Réf. : CE, 9°-10° ch. réunies, 29 novembre 2023, n° 466283, mentionné aux tables du recueil Lebon N° Lexbase : A003217C
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N7714BZQ
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par Marie-Claire Sgarra
le 05 Janvier 2024
► La location ponctuelle d’un bien immobilier, ne remet pas en cause le bénéfice de l’exonération de la plus-value immobilière prévue à l’article 150 U du CGI, à condition que cette location revête un caractère « négligeable ».
Les faits :
Procédure. La cour administrative d’appel de Paris a rejeté l’appel du requérant formé contre le jugement du tribunal administratif de Paris rejetant sa demande de décharge de cotisations supplémentaires d’impôt sur le revenu, et de contribution exceptionnelle sur les hauts revenus auxquelles il a été assujetti au titre de l'année 2012 à la suite de ce contrôle, ainsi que des pénalités correspondantes (CAA Paris, 1er juin 2022, n° 21PA00772 N° Lexbase : A61447Y9).
Principe (CGI, art. 150 U N° Lexbase : L3577MGL). Les plus-values réalisées par les personnes physiques sont passibles de l'impôt sur le revenu. Les dispositions ne s'appliquent pas aux immeubles :
Précisions du Conseil d’État sur la condition de libre disposition. La condition de libre disposition doit être respectée de manière continue entre la date du 1er janvier de l'année précédant celle de la cession et la date de cette cession. La location d'un bien immobilier à titre onéreux est au nombre des circonstances qui s'opposent, en principe, à ce que son propriétaire puisse être regardé comme en conservant la libre disposition au sens et pour l'application de ces dispositions. Toutefois, lorsqu'un logement meublé fait l'objet de locations ponctuelles durant la période en cause, la condition à laquelle le texte subordonne son bénéfice demeure satisfaite, pour autant que la mise du bien à la disposition de tiers puisse être regardée, eu égard à sa durée, sa fréquence et aux autres conditions dans lesquelles elle intervient, comme revêtant un caractère négligeable.
En l’espèce, le requérant était propriétaire d’une villa située en Corse :
La location du bien a-t-elle un impact sur l’exonération de la plus-value réalisée lors de la cession de la villa ?
Pour la cour administrative d’appel, oui cette location privait l'intéressé du bénéfice de l'exonération faute qu'il satisfasse à la condition tenant au bénéfice de la libre disposition de son bien depuis le 1er janvier au moins de l'année précédente, sans qu'ait d'incidence la circonstance que la location n'avait été que temporaire.
Le Conseil d’État n’est pas de cet avis. « En se bornant à écarter comme dépourvu d'incidence le caractère temporaire de la location de la villa sans rechercher si cette occupation par des tiers pouvait être regardée comme revêtant un caractère négligeable et par suite permettre au contribuable de conserver la libre disposition du bien […], la cour a commis une erreur de droit ».
L'arrêt de la cour administrative d'appel de Paris est annulé.
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