CONSEIL D'ETAT
Statuant au Contentieux
N° 137831
COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY
contre
M. Trani et autre
Lecture du 07 Avril 1993
REPUBLIQUE FRANCAISE
AU NOM DU PEUPLE FRANCAIS
Le Conseil d'Etat statuant au contentieux
(Section du contentieux)
Le Conseil d'Etat statuant au Contentieux, (Section du Contentieux, 4ème et 1ère sous-sections réunies),
Sur le rapport de la 4ème sous-section de la Section du Contentieux,
Vu la requête, enregistrée le 27 mai 1992 au secrétariat du Contentieux du Conseil d'Etat, présentée pour la COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY ; elle demande au Conseil d'Etat d'annuler une décision en date du 21 avril 1992 par laquelle le tribunal administratif de Versailles a autorisé M. Antoine Trani à exercer au nom de cette commune une action pénale contre M. Desseigne ;
Vu les autres pièces du dossier ;
Vu le code des communes ;
Vu le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ;
Vu l'ordonnance n° 45-1708 du 31 juillet 1945, le décret n° 53-934 du 30 septembre 1953 et la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ;
Après avoir entendu en audience publique : - le rapport de M. Roger-Lacan, Auditeur, - les observations de Me Delvolvé, avocat de la COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY et de la S.C.P. de Chaisemartin, Courjon, avocat de M. Antoine Trani, - les conclusions de M. Kessler, Commissaire du gouvernement ; Sans qu'il soit besoin d'examiner l'autre moyen de la requête :
Considérant que la demande d'autorisation d'engager une action en justice au nom de la COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY à l'encontre de M. Desseigne, conseiller municipal de cette commune, présentée au tribunal administratif de Versailles par M. Trani trouvait son origine dans l'utilisation par M. Desseigne d'un papier à en-tête de la commune sur lequel figuraient des coordonnées postales et téléphoniques qui étaient celles de la section locale du parti politique auquel il appartient ;
Considérant qu'il résulte de l'instruction que le maire de la COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY avait, dès le 5 février 1991, soit antérieurement à l'introduction de la demande de M. Trani devant le tribunal administratif de Versailles, enjoint à M. Desseigne de mettre fin aux agissements qui viennent d'être décrits ; que par suite, la commune ne pouvait être regardée comme s'étant désintéressée de l'affaire ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que l'action que M. Trani a demandé à exercer en justice au nom de la commune ne présentait pas, pour celle-ci, un intérêt suffisant ; que, par suite, il y a lieu d'annuler la décision du tribunal administratif de Versailles du 21 avril 1992 et de rejeter la demande présentée par M. Trani ;
D E C I D E :
Article 1er : La décision du tribunal administratif de Versailles du 21 avril 1992 est annulée.
Article 2 : La demande présentée devant le tribunal administratif de Versailles par M. Trani est rejetée.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à la COMMUNE DE VELIZY-VILLACOUBLAY, à M. Trani, à M. Desseigne et au ministre de l'intérieur et de la sécurité publique.