ETUDE : Le compte personnel de formation
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avec cacheDernière modification le 22-01-2025
Afin de favoriser son accès à la formation professionnelle tout au long de la vie, chaque personne dispose dès son entrée sur le marché du travail et jusqu'à la retraite, indépendamment de son statut, d'un compte personnel de formation (CPF) qui contribue à l'acquisition d'un premier niveau de qualification ou au développement de ses compétences et de ses qualifications en lui permettant, à son initiative, de bénéficier de formations (C. trav., art. L6111-1 N° Lexbase : L2656IZE).
Le CPF a remplacé le droit individuel à la formation (DIF) depuis le 1er janvier 2015. Il est ouvert et fermé selon les modalités applicables au compte personnel d'activité (qui est composé du CPF, du compte professionnel de prévention (C2P) et du compte engagement citoyen). Concrètement, le CPF est consultable sur le site www.moncompteactivite.gouv.fr et l’application mobile Mon compte formation.
Nouveauté : la loi "Avenir professionnel" du 5 septembre 2018 (N° Lexbase : L9567LLW) a créé un nouveau dispositif d’accès à la formation dit projet de transition professionnelle. Il remplace le congé individuel de formation (CIF) qui a donc disparu depuis le 1er janvier 2019. Ce nouveau dispositif, qui reste assez similaire au CIF, repose sur une modalité particulière de mobilisation du compte personnel de formation. Ainsi, tout salarié peut obtenir une autorisation de son employeur (sous réserve de remplir certaines conditions) afin de suivre une formation certifiante en tout ou partie sur son temps de travail, en conservant un droit à rémunération et en mobilisant les droits inscrits sur son CPF pour financer le coût de la formation destinée à lui permettre de changer de métier ou de profession dans le cadre d'un projet de transition professionnelle (C. trav., art. L. 6323-17-1 N° Lexbase : L9731LLY).
Le CPF est ouvert pour toute personne âgée d'au moins 16 ans se trouvant dans l'une des situations suivantes (C. trav., art. L. 6323-1 N° Lexbase : L7273K9A) :
Par dérogation, un compte est ouvert dès l'âge de 15 ans pour le jeune qui signe un contrat d'apprentissage après avoir achevé la scolarité du collège. Le compte est fermé à la date du décès de la personne.
A noter : Les droits inscrits sur le CPF demeurent acquis en cas de changement de statut, de situation professionnelle ou de perte d'emploi de son titulaire.
Depuis le 1er janvier 2019, le CPF n’est plus comptabilisé en heures mais en euros. Les heures CPF acquises jusqu’à cette date ont été converties en euros à hauteur de 15 € par heure.
Le CPF est alimenté automatiquement à la fin de chaque année proportionnellement au temps de travail réalisé au cours de l'année par le salarié dans la limite d'un plafond.
Ainsi, le compte du salarié ayant effectué une durée de travail égale ou supérieure à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année est alimenté à hauteur de 500 € au titre de cette année, dans la limite d'un plafond total de 5 000 €.
Le compte du salarié dont la durée de travail a été inférieure à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année est alimenté, au titre de cette année, d'une fraction du montant ci-dessus, calculée à due proportion de la durée de travail qu'il a effectuée (C. trav., art. L. 6323-11 N° Lexbase : L9836LLU).
Le salarié n’ayant pas atteint un niveau de formation sanctionné par un diplôme de niveau CAP ou BEP ou une certification reconnue par une convention collective de branche et qui a effectué une durée de travail supérieure ou égale à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année bénéficie d’une alimentation, au titre de cette année, à hauteur de 800 euros, dans la limite d'un plafond de 8 000 euros.
Des abondements, financés selon les cas par le titulaire, l’employeur ou un autre financeur sont possibles.
Le compte peut être abondé par l’employeur de manière impérative :
Le CPF peut également être abondé sur décision d’un financeur (C. trav., art. L. 6323-6 [LXB=L9840LLZ) :
Des abondements de la part de l’employeur peuvent également être prévus par un accord collectif (C. trav., art. L. 6323-11).
Le compte personnel de formation est géré par la Caisse des dépôts et consignations.
Le système dématérialisé de gestion du CPF correspond au portail internet www.moncompteactivite.gouv.fr et à l’application mobile Mon compte formation sur lesquels le titulaire du CPF peut accéder à ses droits à formation et les utiliser en s’inscrivant à des formations.
Sont éligibles au CPF (C. trav., art. L. 6323-6 N° Lexbase : L9840LLZ) :
- les actions de formation sanctionnées par les certifications professionnelles enregistrées au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP),
- les actions de formation sanctionnées par les attestations de validation de blocs de compétences composant les certifications inscrites au RNCP,
- les actions de formation sanctionnées par les certifications et habilitations enregistrées dans le répertoire spécifique (RSCH), comprenant notamment la certification relative au socle de connaissances et de compétences professionnelles (certificats CléA et CléA numérique).
- les actions permettant la validation des acquis de l'expérience (VAE) ;
- les bilans de compétences ;
- la préparation de l'épreuve théorique du code de la route et de l’épreuve pratique du permis de conduire du groupe léger et du groupe lourd ;
- les actions de formation d’accompagnement et de conseil dispensées aux créateurs ou repreneurs d'entreprises ;
- les formation permettant aux bénévoles et aux volontaires en service civique ainsi qu'aux sapeurs-pompiers volontaires d'acquérir les compétences nécessaires à l'exercice de leurs missions (seules les heures de formation acquises au titre du compte d'engagement citoyen peuvent être mobilisées pour suivre ces formations).
L'utilisation du CPF relève de la seule initiative du salarié. L'employeur ne peut donc pas imposer à son salarié d'utiliser son CPF pour financer une formation. Il faut l'accord du salarié et son refus d'utiliser le CPF ne constitue pas une faute (C. trav., art. L. 6323-2 N° Lexbase : L9843LL7).
Lorsque les formations sont suivies en tout ou partie pendant le temps de travail, le salarié doit demander une autorisation d'absence à l'employeur (C. trav., art. L. 6323-17 N° Lexbase : L9829LLM).
En revanche, lorsque les formations sont suivies en dehors du temps de travail, elles ne sont soumises à aucun accord de l'employeur.
Les frais pédagogiques et les frais liés à la validation des compétences et des connaissances afférents à la formation sont pris en charge via les crédits CPF par la Caisse des dépôts et des consignations.
A noter : les frais pédagogiques et les frais liés à la validation des compétences et des connaissances afférents à la formation suivie dans le cadre du projet de transition professionnelle sont pris en charge par la commission paritaire interprofessionnelle régionale.
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Afin de favoriser son accès à la formation professionnelle tout au long de la vie, chaque personne dispose dès son entrée sur le marché du travail et jusqu'à la retraite, indépendamment de son statut, d'un compte personnel de formation (CPF) qui contribue à l'acquisition d'un premier niveau de qualification ou au développement de ses compétences et de ses qualifications en lui permettant, à son initiative, de bénéficier de formations.
Le compte personnel de formation est ouvert et fermé selon les modalités applicables au compte personnel d'activité.
En effet, le CPA est constitué de trois comptes :
Le C2P et le CEC peuvent permettre d’acquérir des droits venant alimenter le CPF.
Pour en savoir plus sur le compte personnel d'activité, lire (N° Lexbase : E0026GA9).
Concrètement, le CPF est consultable sur le site www.moncompteactivite.gouv.fr et l’application mobile Mon compte formation.
Pour y accéder, il suffit de renseigner son numéro de sécurité sociale ainsi qu’un mot de passe.
Il est géré par la Caisse des dépôts et consignations et non par l'employeur.
Sur la gestion du compte personnel de formation, lire (N° Lexbase : E0699YT3).
Nouveau : La loi "Avenir professionnel" du 5 septembre 2018 (N° Lexbase : L9567LLW) a prévu la mise en place d'une application (Mon compte formation) où chaque titulaire d'un compte peut désormais accéder au montant des droits inscrits sur son compte, aux abondements dont il bénéficie ainsi qu'à des informations sur les formations éligibles, mais aussi s’inscrire et faire financer directement des formations.
Pour en savoir plus. Lire S. Dougados, Guide pratique du compte personnel de formation (CPF), Lexbase Social, 2019, n° 802 (N° Lexbase : N1117BYZ). |
Report des heures de DIF sur le CPF. Le salarié doit indiquer avant le 31 décembre 2020 sur son compte les heures de formation acquises au 31 janvier 2014 au titre de l'ancien DIF, dont le nombre a dû lui être communiqué par son employeur avant le 31 janvier 2015. A défaut d’inscription avant le 31 décembre 2020, les anciennes heures de DIF seront perdues et ne pourront plus être utilisées. Attention ! La loi n° 2020-1379 du 14 novembre 2020, autorisant la prorogation de l'état d'urgence sanitaire et portant diverses mesures de gestion de la crise sanitaire (N° Lexbase : L6696LYN), reporte la date limite de transfert des droits acquis au titre du DIF vers le CPF au 30 juin 2021. |
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Par dérogation, un compte est ouvert dès l'âge de 15 ans pour le jeune qui signe un contrat d'apprentissage après avoir achevé la scolarité du collège.
Le compte est fermé à la date du décès de la personne.
A noter : Les droits inscrits sur le CPF demeurent acquis en cas de changement de statut, de situation professionnelle ou de perte d'emploi de son titulaire.
Précisions : Tout actif bénéficie d’un CPF :
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Principe
Le compte du salarié ayant effectué une durée de travail égale ou supérieure à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année est alimenté à hauteur de 500 € au titre de cette année, dans la limite d'un plafond total de 5 000 €.
Le compte du salarié dont la durée de travail a été inférieure à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année (temps partiel inférieur à un mi-temps, CDD de moins de 6 mois…) est alimenté, au titre de cette année, d'une fraction du montant ci-dessus, calculée à due proportion de la durée de travail qu'il a effectuée. Lorsque le calcul de ses droits aboutit à un montant en euros comportant des décimales, ce montant est arrondi à la deuxième décimale, au centime d'euro supérieur.
La période d'absence du salarié pour un congé de maternité, de paternité et d'accueil de l'enfant, d'adoption, de présence parentale, de proche aidant ou un congé parental d'éducation ou pour une maladie professionnelle ou un accident du travail est intégralement prise en compte pour le calcul de la durée du travail effectuée.
Règles de calcul particulières
Pour les salariés dont la rémunération n'est pas établie en fonction d'un horaire de travail, le montant de référence pour le calcul de l'alimentation du compte personnel de formation est fixé à 2 080 fois le montant du salaire minimum horaire du Smic.
L'alimentation du compte de ces salariés est calculée au prorata du rapport entre la rémunération effectivement perçue et le montant de référence.
Cas des salariés peu qualifiés
Le compte personnel de formation du salarié peu qualifié qui a effectué une durée de travail supérieure ou égale à la moitié de la durée légale ou conventionnelle de travail sur l'ensemble de l'année est alimenté, au titre de cette année, à hauteur de 800 euros, dans la limite d'un plafond de 8 000 euros.
Est considéré comme "salarié peu qualifié", le salarié à temps plein qui n'a pas atteint un niveau de qualification sanctionné par :
Déclaration à remplir. Afin de bénéficier de cette majoration, le salarié doit déclarer remplir les conditions prévues sur la plateforme CPF (site internet ou mobile). Cette déclaration peut être effectuée, à sa demande et selon les mêmes modalités, par son conseiller en évolution professionnelle. La majoration est effective à compter de l'alimentation du compte effectuée au titre de l'année au cours de laquelle cette déclaration est intervenue.
Si le salarié ne remplit plus les conditions requises, il doit également le déclarer via la plateforme. Il cesse alors de bénéficier de la majoration à compter de l'année civile suivante.
Attention : en cas de déclaration frauduleuse ou erronée, les droits, exprimés en euros, ne peuvent être utilisés. Lorsque le titulaire d'un compte a tout de même utilisé de tels droits, il rembourse les sommes correspondantes à la Caisse des dépôts et consignations ou, le cas échéant, à la commission paritaire interprofessionnelle régionale, au terme d'une procédure contradictoire.
Le salarié bénéficiaire de l’obligation d’emploi des travailleurs handicapés bénéficie d’une majoration de 300 euros par an, dans la limite d’un plafond de 8000 euros.
Le CPF de la personne accueillie dans un établissement ou service d'aide par le travail (ESAT) est alimenté à hauteur de 800 euros par année d'admission à temps plein ou à temps partiel dans un ESAT, dans la limite d'un plafond de 8000 euros.
Le calcul des droits des salariés est effectué par la Caisse des dépôts et consignations au moyen des données issues de la déclaration sociale nominative (DSN) des employeurs afin de procéder à l'alimentation de leurs comptes personnels de formation. Un arrêté ministériel fixe les modalités selon lesquelles la caisse procède à ce calcul et à cette alimentation lorsqu'elle ne reçoit pas ces données et lorsque les données qu'elle reçoit sont incomplètes ou erronées.
Si, en vertu de l'article L. 6323-11 du Code du travail, des dispositions plus favorables ont été prévues par un accord collectif d'entreprise, de groupe ou, à défaut, de branche, pour l'alimentation du compte personnel de formation des salariés, l'employeur effectue annuellement, pour chacun des salariés concernés, le calcul des droits venant abonder son compte personnel de formation.
Une somme d'un montant égal à celui de l'abondement est versée par l'employeur à la Caisse des dépôts et consignations qui en assure la gestion. Le compte du salarié concerné est alimenté de l'abondement correspondant dès réception de cette somme.
L'employeur adresse à la Caisse des dépôts et consignations la liste des salariés bénéficiaires des dispositions plus favorables, ainsi que les données permettant leur identification et l'abondement attribué à chacun d'eux.
A savoir : le salarié saisonnier peut bénéficier, en application d'un accord ou d'une décision unilatérale de l'employeur, de droits majorés sur son CPF.
Abondement du compte personnel de formation dit "Abondement AT/MP".
Les victimes dont le taux d'incapacité permanente égale ou supérieure à 10 % a été notifié à compter du 1er janvier 2019, bénéficient d'un abondement fixé à 7 500 euros de leur compte personnel de formation (CSS, art. R. 432-9-3 N° Lexbase : Z24792RC).
L'utilisation de cet abondement peut être fractionnée mais doit s'effectuer dans un délai de deux ans à compter de la date de notification de rente communiquée par la caisse primaire d'assurance maladie.
La victime doit répondre à certaines conditions :
Abondements ponctuels. Lorsque le coût de la formation est supérieur au montant des droits inscrits sur le compte, celui-ci peut faire l'objet, à la demande de son titulaire, d'abondements en droits complémentaires pour assurer le financement de cette formation.
Ces abondements peuvent être financés notamment par :
Par ailleurs, en dehors de tout projet de formation déterminé, ces mêmes financeurs (à l’exception du titulaire du CPF) peuvent procéder à une alimentation supplémentaire du CPF, par un versement auprès de la Caisse des dépôts et consignations.
Lorsque ces financeurs alimentent en droits supplémentaires CPF, ils adressent à la Caisse des dépôts et consignations les informations nécessaires à cette alimentation, notamment le nom du titulaire du compte, les données permettant son identification et le montant attribué.
Une somme d'un montant égal à celui de l'alimentation est versée par le financeur à la Caisse des dépôts et consignations qui en assure la gestion. Le compte du titulaire est alimenté du montant correspondant dès réception de cette somme.
A noter : Lorsque les droits qu’il a acquis sont insuffisants pour financer la formation qu’il souhaite suivre, le titulaire peut abonder en droits complémentaires son CPF. En dehors de ce cas de figure, il ne peut pas alimenter son compte. En pratique, le titulaire du CPF ne peut donc pas déposer de fonds sur son CPF en vue de se créer une sorte « d’épargne formation ».
Abondements correctifs dans le cadre de l’entretien professionnel. Dans les entreprises d'au moins 50 salariés, lorsque le salarié n'a pas bénéficié, pendant les 6 années précédentes, des entretiens professionnels et d'au moins une formation non obligatoire, l’employeur est tenu de financer un abondement au CPF du salarié d’un montant de 3000 euros. . Cette somme est versée par l'employeur à la Caisse des dépôts et consignations qui l’inscrit au CPF du salarié concerné dès réception. L'employeur doit adresser à la Caisse des dépôts et consignations les informations nécessaires à cet abondement, notamment son montant, le nom du salarié bénéficiaire ainsi que les données permettant son identification.
Abondement et licenciement dans le cadre d'un accord de performance collective. Le salarié licencié à la suite du refus d'une modification de son contrat de travail résultant de l'application d'un accord de performance collective bénéficie d'un abondement de son compte personnel de formation d'un montant minimal de 3000 €.
Cette somme est versée par l'employeur à la Caisse des dépôts et consignations. Le compte du salarié licencié concerné est alimenté de l'abondement dès réception de cette somme. L'employeur dispose d'un délai de 15 jours à compter de la notification du licenciement, pour adresser à la Caisse des dépôts et consignations les informations nécessaires à l'abondement, notamment son montant, le nom du salarié bénéficiaire ainsi que les données permettant son identification.
Ces abondements n'entrent pas en compte dans les modes de calcul du montant des droits inscrits sur le compte du salarié chaque année et du plafond.
Viole l’article L. 6323-11 du Code du travail (N° Lexbase : L8186LRM), la cour d’appel qui, considérant que l’acquisition des heures au titre du compte personnel de formation doit se faire à proportion du temps de travail, déboute la salariée de cette demande au motif que s’il lui a été alloué un rappel de salaire sur la base d’un temps complet, celui-ci n’a pour autant pas été travaillé comme tel par l’intéressée (Cass. soc., 22 septembre 2021, n° 19-25.575, F-D N° Lexbase : A4429478).
La participation obligatoire au financement des formations éligibles au CPF correspond à une somme forfaitaire dont le montant est fixé à 102,23 euros pour l'année 2025 (C. trav., art. R. 6323 N° Lexbase : L2697MMT ; arrêté du 26 décembre 2024 N° Lexbase : L0111MSW).
À noter. – Ce montant était fixé à 100 euros pour l'année 2024 (décret n° 2024-394 du 29 avril 2024 N° Lexbase : L2571MM8). |
Il est revalorisé chaque année par arrêté en fonction de l'indice mensuel des prix à la consommation hors tabac des ménages.
Cette participation n'est pas due par le demandeur d'emploi et par le titulaire d'un CPF, lorsque la formation fait l'objet d'un abondement de son employeur, y compris lorsque cet abondement est versé par l'employeur en application d'un accord d'entreprise ou de groupe, d'un accord de branche ou d'un accord conclu par les organisations syndicales de salariés et d'employeurs gestionnaires d'un opérateur de compétences.
A noter que le titulaire d'un CPF est exonéré de cette participation en cas d'actions de reconversion, lorsqu'il décide de mobiliser tout ou partie des points inscrits sur son compte professionnel de prévention dans les conditions mentionnées à l’article L. 4163-8 du Code du travail ou fait usage de l’abondement mentionné à l’article L. 432-12 du Code de la Sécurité sociale.
Enfin, des tiers peuvent prendre en charge cette participation obligatoire due par le titulaire du compte personnel de formation, à savoir :
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L’accès à la plateforme CPF nécessite seulement de renseigner son numéro de sécurité sociale ainsi qu’un mot de passe.
Le site internet www.moncompteactivite.gouv.fr et l’application mobile Mon compte formation permettent à chaque titulaire d'un CPF d’avoir connaissance du montant des droits inscrits sur son compte et des abondements dont il peut bénéficier. La plateforme numérique donne également des informations sur les formations éligibles. Elle assure la prise en charge des actions de formation de l'inscription du titulaire du CPF aux formations jusqu'au paiement des prestataires de formation.
A noter. La plateforme CPF offre aussi la possibilité à chaque titulaire de CPF, de disposer d'un passeport d'orientation, de formation et de compétences qui recense les formations et les qualifications suivies dans le cadre de la formation initiale ou continue ainsi que les acquis de l'expérience professionnelle. La consultation de ce passeport formation ne peut être autorisée que par le titulaire. |
La Caisse des dépôts et consignations assure la gestion des ressources en vue de financer les droits acquis au titre du compte personnel de formation.
Elle perçoit trimestriellement de France compétences une part des contributions payées par les entreprises en matière de formation professionnelle
La Caisse des dépôts et consignations reçoit également des ressources supplémentaires destinées à financer des abondements au compte personnel de formation, versées par le titulaire, l'employeur ou d’autres financeurs (OPCO, Etat, Région, France Travail …).
La mobilisation, par le titulaire d'un CPF, de droits complémentaires est subordonnée à la réception des ressources correspondantes par la Caisse des dépôts et consignations.
Afin de financer une formation éligible au CPF, la Caisse des dépôts et consignations mobilise d'abord les crédits du titulaire issus de l'alimentation annuelle de son CPF, puis, lorsque ces derniers sont insuffisants, elle prélève les sommes issues des abondements. Enfin, lorsque la formation ne peut être entièrement financée, le titulaire du CPF doit s'acquitter du reste à charge.
La Caisse des dépôts et consignations a défini au sein de conditions générales d'utilisation du service dématérialisé les règles de fonctionnement de la nouvelle plateforme, le processus d’inscription et de paiement d’une formation, ainsi que les engagements souscrits par les titulaires du compte personnel de formation et les prestataires de formation.
Ces conditions générales d’utilisation, à accepter lors de l’inscription sur la plateforme, se décomposent en trois documents :
Ces conditions générales d’utilisation fondent les relations contractuelles entre le titulaire du CPF et l’organisme de formation qu’il choisit et déterminent l’ensemble de leurs engagements, à l’exclusion de tout autre document.
Attention. Aucun contrat de formation ne doit être conclu entre le prestataire de formation et le titulaire du CPF. |
Chaque titulaire a accès via son espace personnel à l’ensemble de l’offre de formation proposée par les organismes de formation via leur espace dédié. Le titulaire s’inscrit à la formation de son choix selon une procédure et des délais prévus par les conditions générales d’utilisation.
Une fois la formation réalisée, la Caisse des dépôts et consignations procède au paiement des prestataires après réception des informations nécessaires au débit des droits inscrits sur le CPF et vérification du service fait .
En cas de manquement d'un titulaire d'un CPF aux engagements qu'il a souscrits, la Caisse peut, selon la nature du manquement, suspendre temporairement la prise en charge des formations dont il bénéficie ou dont il demande à bénéficier. Cette mesure, proportionnée aux manquements constatés, est prise après application d'une procédure contradictoire.
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- les actions de formation sanctionnées par les certifications professionnelles enregistrées au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP),
- les actions de formation sanctionnées par les attestations de validation de blocs de compétences composant les certifications inscrites au RNCP,
- les actions de formation sanctionnées par les certifications et habilitations enregistrées dans le répertoire spécifique (RSCH), comprenant notamment la certification relative au socle de connaissances et de compétences professionnelles (certificats CléA et CléA numérique).
- les actions permettant la validation des acquis de l'expérience (VAE) ;
- les bilans de compétences ;
- la préparation de l'épreuve théorique du code de la route et de l’épreuve pratique du permis de conduire du groupe léger et du groupe lourd ;
- les actions de formation d’accompagnement et de conseil dispensées aux créateurs ou repreneurs d'entreprises ayant pour objet de réaliser leur projet de création ou de reprise d'entreprise et de pérenniser l'activité de celle-ci ;
- les formation permettant aux bénévoles et aux volontaires en service civique ainsi qu'aux sapeurs-pompiers volontaires d'acquérir les compétences nécessaires à l'exercice de leurs missions (seules les heures de formation acquises au titre du compte d'engagement citoyen peuvent être mobilisées pour suivre ces actions) ;
A noter. Ces actions de formation peuvent se dérouler en France ou à l'étranger. |
La VAE est ouverte à toute personne :
Bilan de compétences. Le bilan de compétences a pour objet de permettre à des travailleurs d'analyser leurs compétences professionnelles et personnelles ainsi que leurs aptitudes et leurs motivations afin de définir un projet professionnel et, le cas échéant, un projet de formation. Les bilans de compétences ont une durée maximale de 24 heures et sont réalisés dans les conditions prévues par les articles R. 6313-4 à R. 6313-7 du code du travail.
Elles sont mises en œuvre par des prestataires de formation ayant procédé à leur déclaration d'activité. Un organisme de formation peut refuser de dispenser ces actions soit en raison du manque de consistance ou de viabilité économique du projet de création ou de reprise d'entreprise, soit lorsque le projet du créateur ou du repreneur ne correspond pas au champ de compétences de l'opérateur.
Permis de conduire. Pour être éligible au CPF, la préparation à l'épreuve théorique du Code de la route et à l'épreuve pratique du permis de conduire autorisant la conduite des véhicules des catégories B, C1, C, D1, D, C1E, CE, D1E, DE doit remplir les conditions suivantes :
Cette demande doit être adressée à l'employeur avant le début de l'action de formation dans un délai qui ne peut être inférieur à 60 jours calendaires si la durée de l'action de formation est inférieure à 6 mois ou 120 jours calendaires si elle est égale ou supérieure à 6 mois.
A compter de la réception de la demande, l'employeur dispose d'un délai de 30 jours calendaires pour notifier sa réponse au salarié. L'absence de réponse de l'employeur dans ce délai vaut acceptation de la demande.
A noter. Le refus de l’employeur n’a pas à être justifié. |
Durant la formation, la rémunération du salarié est maintenue et celui-ci bénéficie de la législation sur les accidents du travail et les maladies professionnelles.
En effet, les heures consacrées à la formation pendant le temps de travail constituent un temps de travail effectif et donnent lieu au maintien par l'employeur de la rémunération du salarié.
Formation en dehors du temps de travail. Lorsque les formations sont suivies en dehors du temps de travail, elles ne sont soumises à aucun accord de l'employeur.
Sur les formations éligibles au compte personnel de formation, lire (N° Lexbase : E0024GA7).
Dans ce cas, ces organismes ou collectivités prennent en charge les frais pédagogiques et les frais liés à la validation des compétences et des connaissances afférents à la formation du demandeur d'emploi. Ils peuvent également prendre en charge des frais annexes hors rémunération.
Les frais pédagogiques et les frais liés à la validation des compétences et des connaissances afférents à la formation du demandeur d'emploi qui mobilise son CPF sont pris en charge par la Caisse des dépôts et consignations si la prise en charge de l'action est effectuée sans financement complémentaire ou dans la limite du droit acquis du compte personnel en cas de financement complémentaire. Ce financement complémentaire correspond à toute aide individuelle à la formation du demandeur d'emploi.
Le compte peut être mobilisé par son titulaire à la recherche d'emploi dans un Etat membre de l'Union européenne autre que la France s'il n'est pas inscrit auprès de France Travail, sous réserve de la conclusion d'une convention entre cette institution et l'organisme chargé du service public de l'emploi dans le pays de la recherche d'emploi. Cette convention détermine les conditions de prise en charge des formations mobilisées par le demandeur d'emploi dans le cadre de son compte.
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Attention ! Il n’y a pas de prise en charge de l’éventuel maintien de rémunération du salarié en formation, ni des frais annexes à la formation (repas, transport, hébergement).
A noter. Les frais pédagogiques et les frais liés à la validation des compétences et des connaissances afférents à la formation suivie dans le cadre du projet de transition professionnelle sont pris en charge par la commission paritaire interprofessionnelle régionale. |
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Formations éligibles
Le projet de transition professionnelle est limité aux formations certifiantes, soit les formations sanctionnées :
A noter : Toutes les formations éligibles au CPF ne sont donc pas éligibles au projet de transition professionnelle.
Condition d'ancienneté
Pour bénéficier d'un projet de transition professionnelle, le salarié doit justifier d'une ancienneté :
L’ancienneté s’apprécie à la date de départ en formation du salarié.
Cette condition d'ancienneté n'est pas exigée pour :
Par dérogation, des modalités particulières d’ancienneté sont prévues pour les salariés souhaitant réaliser leur projet de transition à l’issue de leur CDD.
Le salarié qui a déjà bénéficié d’un congé de transition professionnelle ne peut prétendre dans la même entreprise au bénéfice d’un nouveau congé avant un délai correspondant à 10 fois la durée, exprimée en mois, du projet précédemment effectué.
Ce délai ne peut être inférieur à 6 mois ni supérieur à 6 ans.
par écrit et au plus tard :
Cette demande de congé indique la date du début de l'action de formation, la désignation et la durée de celle-ci ainsi que le nom de l'organisme qui en est responsable, l'intitulé et la date de l'examen concerné.
L'employeur informe le salarié de sa réponse, par écrit, dans le délai de 30 jours suivant la réception de la demande de congé.
En l'absence de réponse dans ce délai, l'autorisation d'absence est réputée accordée.
A noter. L'employeur ne peut pas refuser d'accéder à la demande du salarié, sauf si celle-ci n’a pas été formulée dans les conditions requises (délai et contenu) ou si l'intéressé ne remplit pas la condition d'ancienneté. La décision de rejet doit en tout cas être motivée par l'employeur. |
L'employeur peut, par une décision motivée, différer le bénéfice du congé de transition professionnelle dans deux cas :
Les demandes qui ne peuvent pas être toutes satisfaites en même temps par l'employeur sont retenues suivant l'ordre de priorité décroissant suivant :
Durée du projet de transition professionnelle
La durée du projet de transition professionnelle correspond à la durée de l'action de formation.
A noter. Il n’y a pas d’encadrement de durée, ni minimale ni maximale, pour un projet de transition. |
La durée du projet de transition professionnelle ne peut être imputée sur la durée du congé payé annuel.
Ce projet est assimilé à une période de travail :
Afin d'identifier ses acquis professionnels et d'adapter la durée du parcours de formation proposé, le salarié est tenu de suivre, avant de faire une demande de prise en charge de son congé pour transition professionnelle, une action de positionnement préalable, réalisée à titre gratuit par le prestataire de formation contacté en vue de suivre l'action de formation. Il ne constitue pas une action de formation.
A l'issue de la réalisation du positionnement préalable, un document, joint à la demande de prise en charge, identifie les acquis du salarié et propose un parcours de formation individualisé et adapté, dans son contenu et sa durée, aux besoins de formation identifiés pour la réalisation du projet de transition professionnelle. Il comprend un devis approuvé par le salarié, précisant le coût et le contenu de l'action de formation proposée (C. trav., art. R. 6323-12).
A noter : le salarié peut par ailleurs bénéficier d’un accompagnement dans le cadre du conseil en évolution professionnelle.
Le salarié remet à son employeur (ou, dans les entreprises de moins de 50 salariés, à la commission régionale) des justificatifs, établis par l'organisme de formation, prouvant son assiduité à l'action de formation à la fin de chaque mois et lorsqu'il reprend son poste de travail.
Le salarié qui cesse de suivre sa formation sans motif légitime perd le bénéfice du congé.
La demande de prise en charge d'un projet de transition professionnelle est adressée par le salarié à la commission régionale, dénommée Transitions Pro, compétente pour son lieu de résidence principale ou son lieu de travail, après que celui-ci a obtenu l'accord de son employeur pour bénéficier du projet de transition professionnelle et suivi le positionnement préalable.
L'intéressé ne peut déposer simultanément plusieurs demandes de prise en charge d'un projet de transition professionnelle.
Attention ! Le projet de transition professionnelle n'est pas géré ni financé par la Caisse des dépôts et consignations, comme le CPF de droit commun, mais par la commission paritaire interprofessionnelle régionale (CPIR). |
Les modalités d'agrément, d'organisation et de fonctionnement des CPIR sont fixées aux articles D. 6323-19 (N° Lexbase : L8681LU3) à D. 6323-21-6 (N° Lexbase : L0393LPA) du Code du travail.Précisions
Lorsque le salarié est titulaire d'un CDD, il peut adresser une demande de prise en charge d'un projet de transition professionnelle à la CPIR compétente au cours de l'exécution de son contrat de travail. L'accord préalable de l'employeur est requis lorsque le salarié souhaite suivre l'action de formation correspondante pour tout ou partie pendant son temps de travail.
La CPIR procède à l'examen du dossier du salarié. Elle contrôle d'abord le respect des conditions d'ancienneté et d'accès ainsi que la capacité du prestataire de formation à dispenser une formation de qualité.
Elle apprécie ensuite la pertinence du projet professionnel au regard de plusieurs critères cumulatifs : la cohérence du projet destiné à permettre de changer de métier ou de profession, la pertinence du parcours de formation et des modalités de financement envisagées à l'issue de l'action de positionnement préalable et les perspectives d'emploi à l'issue de l'action de formation, notamment dans la région.
Les demandes de prise en charge sont satisfaites dans l'ordre de leur réception. Toutefois, lorsque toutes les demandes ne peuvent pas être satisfaites simultanément, les CPIR sont admises à déterminer certaines catégories d'actions et de publics prioritaires.Précisions
L'ordre de priorité est fixé par chaque CPIR au regard des spécificités de son territoire. Il tient compte notamment des analyses effectuées dans le cadre du contrat de plan régional de développement des formations et de l'orientation professionnelle élaboré par la région, d'une part, et du référentiel de priorités dans la satisfaction des demandes de prise en charge établi par France compétences, d'autre part. Ce référentiel tient notamment compte du niveau de qualification et de la catégorie socioprofessionnelle des demandeurs ainsi que de leur éventuelle inaptitude à leur emploi, de la taille des entreprises qui les emploient et de l'objectif d'assurer l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes.
La CPIR qui rejette tout ou partie d'une demande de prise en charge doit notifier au salarié les raisons motivant ce rejet par tout moyen conférant date certaine à la réception de cette notification. Elle l'informe également, dans sa notification, de la possibilité de déposer un recours gracieux.
Ce recours gracieux doit être adressé à la CPIR dans un délai de 2 mois à compter de la date d'envoi de la notification du rejet. Il est examiné par une instance paritaire de recours créée au sein de la commission par son conseil d'administration. La décision prise sur le recours est notifiée au salarié dans un délai de 2 mois à compter de la date de dépôt du recours. En cas de confirmation du rejet, elle est motivée.
A savoir. Le salarié peut également solliciter une médiation de France compétences. La CPIR transmet alors à cet organisme le dossier de demande de prise en charge du salarié accompagné de la décision motivée de refus de prise en charge du projet de transition professionnelle et, le cas échéant, de la décision prise sur le recours gracieux. |
Financement par la commission régionale
Lorsque la demande formulée par le salarié est acceptée par la CPIR, celle-ci prend en charge :
A noter la prise en charge est maintenue en cas de rupture du contrat de travail postérieure à l'accord de prise en charge de la CPIR :
par l'employeur ;
par le salarié, sous réserve de la conclusion d'un nouveau contrat de travail succédant au précédent dans un délai d'1 mois à compter de la date de fin de préavis et de l'accord donné par le nouvel employeur à la demande de congé associé.
A noter. Le CPF du salarié sera débité à hauteur du coût de la formation. |
Lorsque le projet de transition professionnelle est réalisé sur le temps de travail, le salarié bénéficie d'un maintien de rémunération, conditionné à son assiduité à la formation.
A noter. Lorsque le projet de transition professionnelle est réalisé après le terme du CDD, la rémunération est versée par la CPIR. |
Le montant de la rémunération est calculé en fonction de ce salaire moyen de référence et de la durée du congé :
Salaire moyen de référence | Durée du congé | Montant de la rémunération (en % du salaire moyen de référence) |
Inférieur ou égal à 2 X Smic | Toute quelle durée | 100 % |
Supérieur à 2 X Smic | Inférieure ou égale à un an ou 1 200 heures pour une formation discontinue ou à temps partiel | 90 % |
Supérieure à un an ou 1 200 heures pour une formation discontinue ou à temps partiel |
90 % la 1ère année 60 % les années suivantes ou à partir de la 1201e heure pour une formation discontinue ou à temps partiel |