L'accord collectif qui prévoit le bénéfice d'une indemnité de départ à la retraite ne bénéficie pas aux salariés dont le contrat de travail est rompu pour un autre motif. Telle est la solution retenue par la Chambre sociale de la Cour de cassation dans un arrêt du 3 juillet 2013 (Cass. soc., 3 juillet 2013, n° 12-13.612, FS-P+B
N° Lexbase : A5506KIR, sur cet arrêt lire également
N° Lexbase : N8035BTR).
Dans cette affaire, deux salariés d'une même entreprise ont été licenciés pour inaptitude consécutive à une maladie non professionnelle. Ils ont saisi la juridiction prud'homale de diverses demandes. Les deux arrêts attaqués (CA Bordeaux, 8 décembre 2011, n° 11/00065
N° Lexbase : A4662H4G ; CA Bordeaux, 23 février 2012, n° 11/01182
N° Lexbase : A2703IDH) condamnent l'employeur à payer aux salariés une somme à titre d'indemnité de départ à la retraite. Ces arrêts retiennent que l'article 39 de l'accord d'entreprise n'apporte aucune restriction à l'ouverture du droit à l'indemnité de départ à la retraite autre que celle liée à l'âge, que cette indemnité bénéficie à tous les salariés dont le départ de l'entreprise, quelle qu'en soit la cause, intervient dans les cinq ans avant l'âge légal de la retraite, ce qui est le cas des intéressés, et qu'elle peut se cumuler, en l'absence de dispositions contraires de l'accord, avec une indemnité de licenciement. Or, l'indemnité prévue par l'article 39 de l'accord d'entreprise n'est due qu'en cas de départ du salarié à la retraite (sur l'assiette de l'indemnité de départ à la retraite, cf. l’Ouvrage "Droit du travail"
N° Lexbase : E9748EST).
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